Faire du bouche-à-bouche

Sommaire

Faire un bouche-à-bouche (ou ventilation artificielle) permet de faire « respirer » une victime inconsciente et qui ne respire plus, dans le but principal de maintenir l’oxygénation du cerveau. En effet, les cellules du cerveau meurent très rapidement lorsqu’elles ne sont pas oxygénées et elles ne se régénèrent pas, ce qui peut entraîner de graves lésions au cerveau.

La technique du bouche-à-bouche est souvent à pratiquer en alternance avec un massage cardiaque : 30 compressions, 2 insufflations.

1. Sécurisez l’environnement et appelez les secours

Avant de pratiquer le bouche-à-bouche, il est important de sécuriser l’environnement autour de la victime, pour éviter un nouvel accident.

Dans le cas d’un accident de la route par exemple, il faut éviter que les voitures ne fauchent les rescapés ou même les sauveteurs. À l’aide des éventuels témoins, balisez la route à environ 200 mètres de l’accident avec les triangles de signalisation, et demandez à toutes les personnes présentes d’enfiler le gilet rétro-réfléchissant (obligatoire dans chaque voiture depuis 2008).

De même, dans le cas d’un blessé victime d’électrocution, il ne doit surtout pas être touché tant que le courant n’est pas coupé au disjoncteur.

Agissez toujours avec discernement : n’oubliez jamais que vous serez toujours plus utile aux victimes en restant en vie, ne serait-ce que pour appeler les secours. Ne mettez jamais votre vie en danger pour secourir quelqu’un.

Une fois l’environnement sécurisé, appelez les secours en composant :

  • le 15 pour le SAMU ;
  • le 18 pour les pompiers ;
  • le 112 : numéro d'urgence européen ;
  • le 114 (numéro d’appel d’urgence pour les sourds et malentendants, accessible par SMS, fax, l’application « Urgence 114 » ou le site internet www.urgence114.fr).

2. Faites un rapide diagnostic

Pour être efficace, il faut choisir le traitement adapté à la gravité du cas de la victime. Commencez par :

  • Vérifier si la victime est consciente :
    • Posez-lui une question simple : « comment ça va » ou « tu m’entends ? ».
    • Donnez-lui un ordre simple : « cligne des yeux » ou « serre ma main ».
  • Libérer les voies respiratoires :
    • Desserrez tout ce qui peut entraver la respiration : cravate, col, ceinture…
    • Posez votre main sur le front de la victime, et poussez la tête doucement en arrière.
    • Dans le même temps, tenez son menton avec le pouce et l’index de l’autre main (l’os, pas la partie molle), et tirez-le vers le haut afin de décoller la langue du fond de la gorge.
  • Vérifier si la victime respire :
    • Collez votre visage au sien et essayez de sentir son souffle sur votre joue.
    • Écoutez si vous percevez la respiration.
    • Regardez sa poitrine pour voir si elle se soulève et s’abaisse.
  • Prendre le pouls de la victime : à la carotide, au poignet ou à l’aine.

Attention : cet examen ne doit pas durer plus de 15 sec !

Si la victime est inconsciente et qu’elle ne respire pas, le bouche-à-bouche est nécessaire. Si son cœur est arrêté, il faudra également faire un massage cardiaque.

3. Pratiquez le bouche à bouche

Sur un adulte

Pour pratiquer le bouche-à-bouche :

  • Agenouillez-vous vers la tête de la victime.
  • Si ce n’est pas déjà fait, basculez la tête de la victime en arrière, tout en tirant le menton vers le haut.
  • Placez une main sur le front de la victime et pincez-lui les narines.
  • Avec l’autre main, ouvrez sa bouche.
  • Inspirez normalement et couvrez entièrement la bouche de la victime avec la vôtre.
  • Insufflez régulièrement et lentement l’air à la victime pendant 2 sec.
  • Vérifiez que sa poitrine se soulève.
  • Continuez à maintenir la tête de la victime en arrière, et reprenez votre respiration.
  • Vérifiez que la poitrine de la victime s’abaisse.
  • Recommencez les insufflations 12 à 15 fois par minute.
  • Vérifiez régulièrement le pouls de la victime.

Sur un nourrisson

Il est possible de faire du bouche-à-bouche à un nourrisson. La technique diffère légèrement :

  • Couvrez en même temps la bouche et le nez du nourrisson avec votre bouche.
  • Insufflez doucement mais plus souvent : environ 40 fois par minute.
  • L'estomac de l'enfant peut se remplir d'air et gêner la manœuvre : appuyez de temps en temps dessus pour évacuer l'air.
  • Continuez jusqu'à l'arrivée des secours ou la reprise d'une respiration spontanée.

Bon à savoir : la loi n° 2020-840 du 3 juillet 2020 a créé le « statut de citoyen sauveteur ». Il concerne « quiconque porte assistance de manière bénévole à une personne en situation apparente de péril grave et imminent » (article L. 721-1 du Code de la sécurité intérieure). Le statut de collaborateur occasionnel du service public lui permet d’être exonéré de toute responsabilité civile lorsqu'il résulte un préjudice du fait de son intervention (sauf en cas de faute lourde ou intentionnelle de sa part).

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