Technique de secours d'urgence, le garrot est un geste risqué. Pourtant, il reste un moyen très efficace de stopper une hémorragie qui peut faire courir un risque vital à quelqu'un. Dans quels cas pratiquer un garrot et quels sont les étapes à bien respecter ? Réponses maintenant.
Garrot : dans quels cas utiliser la technique ?
Le garrot peut être réalisé avec n'importe quel lien capable d'entourer le membre à partir duquel se produit une hémorragie. Suivant les circonstances de l'urgence, on pourra utiliser par exemple une cravate, une ceinture, une écharpe, un foulard, un élastique ou un lien en caoutchouc.
Le principe est de serrer assez fort pour que l'artère soit comprimée au point de ne plus laisser sortir le sang.
En effet, les principales circonstances de pose d'un garrot se produisent lors d'une hémorragie de l'artère fémorale (la jambe), de l’artère axillaire (le bras) ou de l'artère humérale (le bras).
En cas d'hémorragie artérielle, une compression instantanée est nécessaire afin que le patient ne perde pas trop de sang et courre ainsi un risque vital.
Bon à savoir : le garrot est également utilisé lors d'une prise de sang. Afin de faire ressortir la veine qui va être ponctionnée, l'infirmière noue un lien en caoutchouc au dessus du creux du bras ce qui permet à la veine de gonfler et d'être plus visible.
La technique du garrot dans le détail
Le garrot doit être posé :
- quelques centimètres juste au-dessus de la plaie (entre la plaie et le cœur) ;
- au-dessus du genou pour le membre inférieur ;
- au-dessus du poignet pour la main ;
- au-dessus du coude pour le membre supérieur.
Le lien utilisé doit être assez large et non blessant (ne pas utiliser de corde, de tendeurs ou de fil de fer) afin de ne pas agresser la peau ou provoquer une plaie supplémentaire.
Après avoir comprimé la plaie en appuyant dessus, il convient d'enrouler le linge autour du membre et de faire un nœud solide mais qui peut s’enlever facilement. Pour bien serrer le lien, on peut passer un bout de bois ou un stylo dans le nœud pour comprimer un peu plus le garrot.
Bon à savoir : si malgré le garrot la plaie continue de saigner, c'est que celui-ci n'est pas assez serré. Essayez de resserrer le garrot jusqu'à l'arrêt de l'hémorragie.
Complications possibles liées au garrot
Un garrot ne doit en général pas rester en place plus de deux heures, sous peine de complications telles que :
- une paralysie du membre si le garrot est maintenu trop longtemps (écrasement du nerf) ;
- une mort massive des cellules du membre qui débouchera le plus souvent sur une gangrène nécessitant une amputation ;
- une douleur devenant insupportable (surpression du sang dans les vaisseaux pas totalement bouchés), des fourmillements invalidants.
Il est très important de noter l'heure de mise en place du garrot afin de la communiquer aux équipes de secours dès qu'elles arrivent. Si l'on ne sait pas poser un garrot, voici les gestes de premiers secours à accomplir :
- Effectuez une compression manuelle en appuyant très fort sur la plaie sans jamais relâcher la pression.
- Utilisez une compresse propre de préférence (un linge, des serviettes en papier, des compresses, un tee-shirt…) sur la zone de saignement.
- Allongez la victime puis alertez ou faites alerter les secours et surtout poursuivez la compression en attendant les renforts.
Il est important de laisser un professionnel défaire le garrot. En effet, un relâchement du garrot doit être entrepris très lentement afin de limiter les effets secondaires et la propagation dans le sang d'acide lactique et de potassium en trop grande quantité, ce qui pourrait aboutir à un empoisonnement du sang et à une nécrose du membre. En cas d'urgence vitale et face à une hémorragie, appelez de toute urgence le 15 (SAMU) ou le 18 (pompiers).
Bon à savoir : la loi n° 2020-840 du 3 juillet 2020 a créé le statut de citoyen sauveteur. Il concerne « quiconque porte assistance de manière bénévole à une personne en situation apparente de péril grave et imminent » (article L. 721-1 du Code de la sécurité intérieure). Ce statut de collaborateur occasionnel du service public permet au citoyen sauveteur d’être exonéré de toute responsabilité civile lorsqu'il résulte un préjudice du fait de son intervention (sauf en cas de faute lourde ou intentionnelle de sa part).