L'arrêt cardiaque est une urgence majeure : chaque seconde compte pour faire repartir le cœur !
Définition de l'arrêt cardiaque
L'arrêt cardiaque correspond à l'arrêt du fonctionnement du cœur. En absence de réanimation, l'arrêt cardiaque conduit rapidement au décès de la personne (50 000 personnes chaque année en France).
Une intervention rapide est nécessaire pour faire repartir le cœur et éviter de lourdes séquelles. En effet, lorsque le cœur s'arrête, il n'assure plus sa fonction de pompe cardiaque et n'irrigue plus les organes. Le cerveau est l'un des premiers organes à souffrir lors d'un arrêt cardiaque : si le cœur ne refonctionne pas rapidement, des dégâts irréversibles vont apparaître.
La mort subite (principalement suite à un passage soudain en fibrillation ventriculaire) et le manque d'apport en oxygène (suite à une noyade, une fausse route, une détresse respiratoire...) constituent les deux principales causes d'arrêt cardiaque inopiné.
Comment reconnaître un arrêt cardiaque ?
Une personne victime d'arrêt cardiaque perd connaissance, elle est inanimée, elle ne bouge pas et ne réagit pas lorsqu'on la stimule. Elle ne respire plus (sa cage thoracique ne se soulève plus) ou sa respiration est très irrégulière.
Bon à savoir : l'infarctus du myocarde et moins fréquent mais plus mortel chez la femme. Toutefois, la prévention et le dépistage permettraient d'éviter 80 % des décès.
Que faire en cas d'arrêt cardiaque ?
La première chose à faire lorsqu'on est auprès d'une personne victime d'un arrêt cardiaque : appeler ou faire appeler le SAMU en appelant le 15, le 112 ou le 114 (numéro d’appel d’urgence pour les sourds et malentendants, accessible par SMS, fax, l’application « Urgence 114 » ou le site internet www.urgence114.fr).
Il faut ensuite le plus rapidement possible entreprendre une réanimation cardiopulmonaire de la victime.
Si un défibrillateur se trouve à proximité, il faut le plus vite possible voir si la victime peut bénéficier d'une défibrillation.
Notez que la loi n°2020-840 du 3 juillet 2020 a créé le statut de citoyen sauveteur. Il concerne « quiconque porte assistance de manière bénévole à une personne en situation apparente de péril grave et imminent » (article L.721-1 du Code de la sécurité intérieure). Ce statut de collaborateur occasionnel du service public permet au citoyen sauveteur d’être exonéré de toute responsabilité civile lorsqu'il résulte un préjudice du fait de son intervention (sauf en cas de faute lourde ou intentionnelle de sa part).
Cette même loi prévoit que les salariés peuvent bénéficier, avant leur départ volontaire à la retraite, d'une sensibilisation à la lutte contre l'arrêt cardiaque et aux gestes qui sauvent proposée par l'employeur et dispensée pendant l'horaire normal de travail par les organismes et les professionnels autorisés (article D.1237-2-2 du Code du travail entré en vigueur le 21 avril 2021).
À noter : la loi n° 2018-527 du 28 juin 2018 impose aux ERP (établissements recevant du public) de s'équiper d'un défibrillateur cardiaque automatisé externe visible et facile d'accès (article L.157-2 nouveau du Code de la construction et de l'habitation). Le décret n°2018-1186 du 19 décembre 2018 précise les types d'ERP concernés par cette obligation et le calendrier de mise en application. Un arrêté du 29 octobre 2019 définit les modalités de signalisation des défibrillateurs automatisés externes (affichage, indication de l’emplacement, étiquette sur le boitier, etc.). Lorsque plusieurs ERP sont situés sur un même site géographique ou placés sous une direction commune, un défibrillateur automatisé externe peut être mis en commun. La réponse ministérielle Rolland, publiée le 27 août 2019 (question n°20882), préconise un positionnement permettant de bénéficier de la défibrillation en moins de 15 minutes dans chaque ERP.
Bon à savoir : l'application gratuite SauvLife (qui fonctionne sur les territoires des SAMU des Hauts-de-France, de Paris et de Lyon et que tout le monde peut télécharger) permet de localiser la victime et les quatre personnes les plus proches susceptibles d'intervenir pour pratiquer les gestes de premiers secours. Les deux premières reçoivent un message qui indique l'endroit où se trouve la victime pour pratiquer le plus tôt possible un massage cardiaque, tandis que les deux autres personnes sont dépêchées pour aller chercher le défibrillateur automatique externe le plus proche et le ramener auprès de la victime.
Existe-t-il des signes avant-coureurs ?
L'arrêt cardiaque ne s'accompagne pas forcément de signes prémonitoires. L'arrêt cardiaque peut être précédé d'un malaise général, de palpitations, ou peut survenir brutalement.
S'il fait suite à un infarctus du myocarde, la victime peut ressentir quelques minutes avant une douleur thoracique pouvant s'étendre aux bras et aux mâchoires, ainsi qu'une sensation d'oppression thoracique.
À noter : une femme sur deux victime d'un infarctus n'a fait aucun lien entre ses symptômes et l'urgence de son état cardiovasculaire.
Infarctus du myocarde silencieux
Il faut savoir qu'il existe également des infarctus du myocarde (IDM) dit « silencieux » qui se déclenchent sans s'accompagner des symptômes classiques de l'IDM. Ils sont beaucoup plus fréquents qu'on ne le pense, puisqu'ils représentent près de la moitié des infarctus du myocarde chez les personnes à risque.
Par ailleurs, ces IDM silencieux s'associent à un risque particulièrement élevé de décès dans les années qui suivent (cette surmortalité peut être due à un défaut de diagnostic et donc à une prise en charge inadaptée). Ainsi, le risque de décès d'origine cardiovasculaire est triplé (le risque est quadruplé en cas d'IDM typique) et ils sont donc de mauvais pronostics à long terme.
La seule façon d'anticiper ce type d'IDM est de réaliser un électrocardiogramme (ECG) sur lequel on pourra observer une onde Q de nécrose. Si ce résultat n'est associé à aucun symptôme à l'interrogatoire, on peut suspecter un IDM silencieux (les IDM normaux, eux, s'accompagnent de signes cliniques et d'un ECG typiques).
À noter : les hommes sont plus touchés par les IDM (silencieux ou non) que les femmes, en particulier les Caucasiens.