Il existe un grand nombre de vaccins : certains sont obligatoires, d'autres facultatifs, mais conseillés.
Les vaccinations sont réalisées selon un calendrier spécifique auquel il est recommandé de se tenir.
Calendrier : des vaccins obligatoires et recommandés
Certaines maladies ont été éradiquées par les campagnes de vaccination. Afin d'organiser au mieux ces campagnes, un calendrier de vaccination a été mis en place sur le territoire français.
Si certaines vaccinations sont obligatoire (diphtérie, tétanos, poliomyélite ou DTP), d'autres sont simplement recommandées.
Bon à savoir : la vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire pour les résidents du département de la Guyane âgés de plus de 12 mois ou toute personne y séjournant (une dose unique de 0,5 mL du vaccin reconstitué).
Pour les nouveau-nés, l'obligation vaccinale est étendue aux 11 vaccins pédiatriques contre la coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole, l'hépatite B, l'Haemophilus influenzae, le pneumocoque et le méningocoque C. Cela représente 10 injections étalées sur deux ans, sans compter les rappels après 2 ans (ils ne sont pas obligatoires mais restent recommandés et indispensables à 6 ans, 11-13 ans, puis à 25 ans dans le cas du DT-polio).
- Les vaccins sont nécessaires et exigibles pour que l'enfant puisse être admis en collectivité (crèche, école, garderie, centre de loisirs, colonie de vacances, etc.). Des contrôles des carnets de santé sont réalisés et le maintien de l'enfant en collectivité est désormais subordonné à la justification chaque année de la réalisation des vaccinations obligatoires (décret n° 2019-137 du 26 février 2019, venu compléter l'article R. 3111-8 du Code de la santé publique).
- Le non-respect des obligations vaccinales par les parents est un motif de démission légitime pour les assistants maternels, c’est-à-dire ouvrant droit aux allocations-chômage (décret n° 2019-797 du 26 juillet 2019).
- Les personnes qui « ne protègent pas suffisamment leurs enfants » s'exposent à une mesure pénale de 2 ans d'emprisonnement et 30 000 € d'amende, ce qui signifie qu'un enfant qui est atteint d'un handicap car il n'a pas été vacciné a le droit de mettre en cause pénalement ses parents.
Bon à savoir : tous ces vaccins sont pris en charge à 65 % par la Sécurité sociale (excepté le ROR qui est remboursé à 100 %) et à 35 % par les mutuelles. La gratuité est appliquée dans les centres de vaccination pour les personnes sans mutuelle.
Depuis 2022, de nouvelles vaccinations sont recommandées :
- Pour la femme enceinte, à partir du deuxième trimestre de grossesse (en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d'aménorrhée) : vaccination contre la coqueluche et, quel que soit le trimestre de grossesse, vaccination contre la grippe saisonnière (dans les faits, en France métropolitaine, seule une femme enceinte sur cinq serait vaccinée contre la grippe).
- Pour les nourrissons : vaccination contre les infections invasives à méningocoques de sérogroupe B (1re dose à 3 mois, 2e dose à 5 mois et dose de rappel à 12 mois). Cette vaccination est également recommandée pour l’entourage familial des personnes à risque élevé d’infections invasives à méningocoques et un rappel est recommandé tous les 5 ans chez les personnes présentant un risque continu d’exposition aux infections invasives à méningocoque.
- Pour les professionnels exposés dans le cadre professionnel aux virus porcins et aviaires : vaccination contre la grippe saisonnière.
Depuis 2023 :
- La vaccination contre le rotavirus est recommandée chez l’ensemble des nourrissons avec un schéma vaccinal à deux doses (à 2 et 3 mois de vie) pour le vaccin Rotarix® (GSK) et à trois doses (à 2, 3 et 4 mois de vie) pour le vaccin RotaTeq® (MSD). Le schéma vaccinal devant être réalisé complètement avant l’âge limite (6 mois pour Rotarix® et 8 mois pour RotaTeq®).
- La vaccination annuelle contre la grippe saisonnière pour les enfants sans comorbidité âgés de 2 à 17 ans révolus (le vaccin intranasal Fluenz Tetra® est à privilégier en raison de sa meilleure acceptabilité chez les enfants).
Source : ministère de la Santé (Direction générale de la santé), après avis de la HAS, 12 avril 2023.
Un calendrier de vaccination selon l'âge
Le calendrier vaccinal fixe la liste des vaccinations applicables aux personnes résidant en France, en fonction de leur âge.
Tranche d'âge | Vaccins |
---|---|
Dès la naissance | Tuberculose (BCG) en Guyane et à Mayotte. |
À partir de 6 semaines | Vaccin tétravalent contre les méningocoques de type A, C, Y et W. |
À partir de 2 mois |
Tuberculose (BCG). Vaccin DTpolio (diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, pneumocoque) : 1re injection. Haemophilus influenzae de type b : 1re injection (sur deux). Le vaccin contre l'Hépatite B peut être également effectué (1 injection). Le vaccin Bexsero contre le méningocoque B (recommandé). |
À partir de 3 mois | Le vaccin Bexsero contre le méningocoque B (recommandé par la HAS depuis juin 2021) : 1re dose |
À partir de 4 mois |
2e injection DTPolio, coqueluche et aussi 2e injection pour l'Hépatite B, le pneumocoque et l'Haemophilus influenzae de type b. |
À partir de 5 mois |
1re injection contre le méningocoque C (méningite). À noter : pour augmenter la couverture vaccinale contre le méningocoque C, le calendrier vaccinal 2018 a prévu la vaccination des nourrissons avec une seule dose de primo-vaccination à 5 mois (vaccin MenC-TT ) suivie d’un rappel à l’âge de 12 mois. Vaccin Bexsero® contre le méningocoque B (recommandé) : 2ème dose |
À partir de 9 mois |
1re injection pour le vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole) pour les enfants qui fréquentent une collectivité. Dans d'autres cas, l'injection doit être effectuée avant 2 ans. |
À 11 mois | Rappel du vaccin DTPolio, coqueluche et contre le l'Haemophilus influenzae de type b. |
À partir de 12 mois |
1ère injection du ROR, 3e injection du pneumocoque. 2e injection du vaccin contre les infections invasives à méningocoque B et C (méningite). Co-administration possible avec la 1ère dose de ROR (si non effectuée). Vaccin Bexsero® contre le méningocoque B (recommandé) : dose de rappel. Vaccin anti-méningococcique tétravalent conjugué à l’anatoxine tétanique MenQuadfi® contre les méningocoque de sérogroupes A, C, W, Y. |
Entre 12 et 15 mois | 2e injection ROR, pour les petits ayant reçu la 1re injection à 9 mois. |
Entre 13 et 24 mois | 2e injection pour le ROR. |
Entre 16 et 18 mois |
1er rappel pour le DT Polio, la coqueluche. Rappel du vaccin contre le méningocoque B. 3e injection pour l'hépatite B. |
À partir de 6 ans | Nouveau rappel du DT Polio (suivi d'un nouveau, entre 11 et 13 ans). |
À partir de 10 ans |
La vaccination contre les infections invasives à méningocoque B avec Trumenba® en cas de foyer d’infections ou hyperendémie. |
Entre 11 et 14 ans |
Pour les filles et les garçons : vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV)*. Bon à savoir : dans le cadre du rattrapage vaccinal, la vaccination est recommandée pour les jeunes filles et jeunes femmes entre 15 et 19 ans révolus. Pour les hommes ayant des relations homosexuelles (HSH), la vaccination HPV est recommandée jusqu'à l'âge de 26 ans. Vaccin nonavalent (Gardasil 9®) étendu aux garçons (ces derniers étant le plus souvent des transmetteurs silencieux) :
À noter : la vaccination contre les infections à HPV sera proposée gratuitement à tous les élèves de 5e volontaires dès la rentrée 2023. |
Entre 11 et 15 ans |
Vaccination contre l'hépatite B chez les enfants n'ayant pas été précédemment vaccinés (deux options) :
|
Entre 12 et 18 ans | Vaccin contre la varicelle : 2 doses chez les adolescents de 12 à 18 ans sans antécédent et séronégatifs. |
Entre 16 et 18 ans | Rappel DTPolio et coqueluche. |
À partir de 18 ans | Rappel tous les 10 ans DTPolio. |
Jusqu'à 26 ans révolus | Vaccination HPV (Gardasil® ou Gardasil 9®) pour les HSH jusqu’à 26 ans révolus : 3 doses administrées selon un schéma 0, 2 et 6 mois. |
À partir de 65 ans |
Il est recommandé de se faire vacciner contre la grippe** : tous les ans (la réponse immunitaire pouvant être moindre chez les personnes âgées, le vaccin Efluelda® qui contient une dose d’antigènes 4 fois plus élevée que les autres vaccins a obtenu une AMM en avril 2020 dans l’indication « immunisation active des personnes âgées de 65 ans et plus pour la prévention de la grippe » ; il est intégré au calendrier vaccinal 2021-2022). Bon à savoir : chez les personnes âgées de 65 ans et plus, ou atteintes de certaines maladies chroniques, le vaccin antigrippal est pris en charge à 100 % par l'Assurance Maladie. Les personnes concernées reçoivent en septembre une invitation et un bon de retrait de leur caisse d'Assurance maladie pour retirer gratuitement le vaccin chez le pharmacien et de se faire vacciner par le professionnel de leur choix. À noter : dans un avis rendu le 27 septembre 2021, la HAS recommande d'administrer le vaccin contre la Covid-19 (en particulier la 3e dose) et le vaccin contre la grippe le même jour (pour 2023-2024, au vu de la recrudescence des cas de COVID-19, la HAS a avancé la campagne de vaccination contre la Covid chez les personnes les plus à risque au 2 octobre – elle était initialement prévue le 17 octobre pour coïncider avec la vaccination contre la grippe). |
*Depuis janvier 2021, le vaccin contre le papillomavirus humain (HPV) Gardasil 9® est remboursé pour les garçons de 11 à 14 ans (arrêté publié dans le « Journal officiel » du 4 décembre 2020).
**Depuis 2020, compte tenu de l’épidémiologie particulière observée depuis plusieurs années à Mayotte, la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière à Mayotte sera calquée sur celle de l’hémisphère Nord et utilisera les mêmes vaccins. La campagne de vaccination doit être initiée précocement, idéalement en septembre, dès la mise à disposition des vaccins antigrippaux (la saison de vaccination antigrippale pour La Réunion est celle de l’Hémisphère Sud et débute en avril).
Bon à savoir : pour protéger le nouveau-né de la coqueluche, la Haute Autorité de Santé (HAS) préconise, en plus de la stratégie de cocooning (vaccination de l’entourage) de vacciner désormais aussi les femmes enceintes lors du deuxième trimestre de la grossesse.
Le rattrapage vaccinal
La Haute Autorité de santé (HAS), en association avec la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), a publié des recommandations sur le rattrapage vaccinal. Ainsi, la vérification du statut vaccinal et éventuellement le rattrapage devraient être entrepris en « toute occasion avec un professionnel de santé et en particulier à des moments clés (consultation pour tout motif médical, scolarité, université, hospitalisation, grossesse, visite de prévention ou d’embauche) ».
En l’absence de document et lorsque le patient ne connaît pas ou incomplètement son statut, deux approches sont possibles :
- Si l’on considère qu’il risque de ne pas revenir en consultation, et que celle du jour représente donc la seule opportunité possible, on peut effectuer un rattrapage dit « simplifié », réalisable en une seule consultation.
- Si le patient semble disposé à un suivi plus régulier, on pourra lui proposer un rattrapage « avancé », plus complet, « adapté à l'immunité de la personne et échelonné sur plusieurs consultations ».
La compétence des infirmiers, pharmaciens et sages-femmes a été étendue en matière de vaccination et de prescription de vaccins, par le décret n° 2022-610 du 21 avril 2022 et le décret n° 622-611 du 21 avril 2022.
Bon à savoir : le décret n° 2019-112 du 18 février 2019 élargit les missions des services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé. Ces services peuvent désormais assurer pour les étudiants la prescription et la réalisation de vaccination dans le respect du calendrier des vaccinations en vigueur (article D. 714-21 du Code de l'éducation).
Depuis 2023, pour les adolescents à partir de 16 ans et les adultes,les compétences vaccinales (prescription et administration) sont étendues aux pharmaciens d’officine (s'ils ont suivi la formation nécessaire), aux infirmiers, aux pharmacies à usage intérieur, ainsi qu’aux laboratoires de biologie médicale. Les étudiants en 3e cycle de médecine et de pharmacie, ainsi que les sages-femmes pourront également administrer des vaccins.
À noter : les centres de vaccination anti-amarile (fièvre jaune) peuvent procéder, à l’occasion de la vaccination du voyageur, aux rappels et rattrapages vaccinaux des vaccins remboursables du calendrier des vaccinations dans les conditions de remboursement habituelles.
Article
Contre-indications à la vaccination
Bien que rendue obligatoire dans de nombreux cas, la vaccination peut parfois être contre-indiquée. La HAS rappelle toutefois que les contre-indications médicales définitives à la vaccination sont extrêmement rares.
Les principales contre-indications définitives sont :
- une allergie grave connue à l’un des composants du vaccin ;
- une réaction allergique grave lors d’une précédente injection du vaccin ;
- une immunodépression congénitale ou acquise, pour les vaccins vivants atténués (comme le ROR).
À noter : la prescription des vaccins vivants chez les personnes immunodéprimées reste réservée aux médecins.
Il existe également des contre-indications spécifiques en fonction des vaccins. Par exemple :
- des troubles neurologiques non contrôlés pour le vaccin hexavalent Hexyon® ;
- une tuberculose non traitée pour le RO ;
- une encéphalopathie d’origine inconnue dans les 7 jours suivant une précédente vaccination contre la coqueluche ;
- une encéphalopathie évolutive (pour Pentavac®) ;
- ou encore un épisode de syndrome de fuite capillaire suite à un vaccin contre la Covid-19 (contre-indication pour les vaccins Janssen et Astrazeneca). De même, contre la Covid, la Haute Autorité de santé déconseille le recours au vaccin de Moderna pour les moins de 30 ans en raison des risques de myocardites et de péricardites. À noter en revanche que la Haute autorité de santé considère qu’il est désormais possible de lever la contre-indication à la primo-vaccination contre le Covid chez les enfants, ou ados, ayant présenté un syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique (Pims) après avoir été contaminés par le Sars-Cov-2 (communiqué de la HAS, 18 mars 2022).
La présence d’une infection avec fièvre au moment de la vaccination est une contre-indication simplement provisoire, l'administration du vaccin devant simplement être différée.
À noter : l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) appelle à différer à un an la vaccination par des vaccins vivants atténués des nouveau-nés (BCG, le ROR, les vaccins contre la fièvre jaune, les rotavirus ou la varicelle), dès lors que leur mère a été traitée par infliximab (anti-inflammatoire indiqué chez l’adulte pour le traitement de plusieurs maladies auto-immunes telles que la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn ou le psoriasis) au cours de la grossesse ou de l’allaitement.