Contre la vaccination

Sommaire

femme sceptique Thinkstock

En France, la vaccination obligatoire concerne de nombreux vaccins : la diphtérie, la poliomyélite et le tétanos (DTP) et 8 autres vaccins pédiatriques contre la coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole, l'hépatite B, l'Haemophilus influenzae, le pneumocoque et le méningocoque C.

La compétence des infirmiers, pharmaciens et sages-femmes a d'ailleurs été étendue en matière de vaccination et de prescription de vaccins, par décret n°2022-610 du 21 avril 2022 et décret n°622-611 du 21 avril 2022. Il s'agit pour la Haute Autorité de Santé (HAS) de multiplier les occasions de vaccination et, à terme, d’augmenter les couvertures vaccinales en France.

Pour diverses raisons, notamment la loi Kouchner du 4 mars 2002 (art. L.111-4 : « Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne »), certaines personnes sont contre la vaccination.

Effets secondaires, limites et règles de prudence : essayons d'y voir plus clair.

Contre la vaccination : les effets secondaires

La vaccination consiste à provoquer une immunité (protection) contre une maladie, en injectant des agents pathogènes atténués (souche du virus de la maladie, par exemple) et des adjuvants toxiques tels que l'aluminium.

Cette opération comporte donc des risques à ne pas négliger, notamment des effets secondaires comme : une douleur au point d'injection (due à la piqûre), des douleurs musculaires (en cas d'injection intramusculaire, due à l'injection du sérum), l'apparition d'une fièvre modérée, des réactions allergiques dans certains cas.

Des effets secondaires plus sévères peuvent se manifester : convulsions, troubles du comportement, fièvre importante, etc. Aussi, certains vaccins comme celui contre l'hépatite B sont accusés d'être responsables de sclérose en plaques. Notez cependant que, pour ce dernier, aucune étude scientifique n'a encore établi de réel lien de causalité entre le vaccin et la maladie.

Important : dans ces cas précis, emmenez rapidement la personne à l'hôpital ou alertez les secours (téléphonez au 15 : SAMU, 18 : pompiers ou 112 : urgences européennes, ou joignez le 114 (numéro d’appel d’urgence pour les sourds et malentendants, accessible par SMS, fax, l’application « Urgence 114 » ou le site internet www.urgence114.fr).

Contre les vaccins, des Français méfiants

D'une façon générale, 41 % des Français estiment que les vaccins ne sont pas sûrs. Il s'agit de la population la plus méfiante dans le monde (notamment chez les jeunes), loin devant celles des autres pays, qui sont en moyenne méfiantes à la hauteur de 13 %.

Par ailleurs :

  • 52 % des Français considèrent que la vaccination présente plus de bénéfices que de risques.
  • 33 % pensent qu’elle comporte autant de bénéfices que de risques.
  • 15 % estiment qu'elle comporte plus de risques que d’avantages.
  • Les médecins eux-mêmes ne sont pas à jour dans leurs vaccins :

La confiance des Français est également mise à l'épreuve par différentes études mettant en garde contre la présence d'aluminium dans les vaccins. Ce dernier pourrait entraîner un risque pour la santé, et notamment une myofasciite à macrophages et un syndrome de fatigue chronique (associé à des troubles cognitifs). Cependant, la position des autorités sanitaires n'est pas alarmante : l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) est simplement favorable à un approfondissement de la question.

C'est ainsi que le Conseil d'État, dans une décision rendue publique le 6 mai 2019, indique qu'« aucun lien de causalité n'a pu être établi à ce jour entre adjuvants aluminiques, maladie auto-immune [...] et autisme ». Le Conseil d'État se base sur les rapports de l'Académie nationale de médecine de 2012, du Haut conseil de la santé publique de 2013 et de l'Académie de pharmacie de 2016 ainsi que sur les travaux de l'Organisation mondiale de la santé.

Reste que la méfiance des Français s'explique aussi par le cumul de plusieurs vaccins ayant suscité des doutes :

  • les vaccinations contre le papillomavirus (HPV), accusées d'être responsables de certains cancers ;
  • la grippe A (H1N1), annoncée par l'OMS comme devant être une pandémie en 2009, alors qu'il n'en fut rien ;
  • l’hépatite B, jugée responsable de nombreux cas de scléroses en plaques.

De plus, les Français subissent le flou entretenu par les autorités sanitaires qui distinguent mal vaccins obligatoires, vaccins non obligatoires et vaccins recommandés, et par la défiance du corps médical lui-même. D'ailleurs, 50 % des médecins avouent recommander plus souvent la vaccination à leurs patients qu’ils ne vaccinent leurs propres enfants contre le pneumocoque (90 contre 84 %) et surtout contre le vaccin HPV (83 contre 74 %).

Obligation vaccinale

Avec l'obligation vaccinale étendue aux 11 vaccins pédiatriques, les choses sont plus claires. Les vaccins obligatoires sont à réaliser entre 0 et 18 mois et représentent 10 injections au total (sans compter les rappels éventuels au-delà de deux ans).

En cas de refus de vaccination de la part des parents :

  • « Il existe déjà une mesure pénale plus globale qui expose les patients qui ne protègent pas suffisamment leurs enfants [deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende]. Nous considérons que ce cadre suffit. Cela veut dire que si un enfant, un jour, est atteint d'un handicap car il n'a pas été vacciné, il peut se retourner contre ses parents », indique le ministère de la Santé.
  • Les vaccins sont exigibles, pour que l'enfant puisse être admis en collectivité (crèche, école, garderie, colonie de vacances, centre de loisirs, etc.). Le maintien de l'enfant en collectivité est subordonné à la justification chaque année de la réalisation des vaccinations obligatoires (décret n° 2019-137 du 26 février 2019, venu compléter l'article R. 3111-8 du Code de la santé publique). 
  • Des vérifications des carnets de santé sont menées depuis 2018.

Bon à savoir : depuis le 1er novembre 2019, une assistante maternelle qui démissionne suite au refus des parents de faire vacciner l'enfant qu'elle garde (en application des dispositions de l'article L. 3111-2 du Code de la santé publique) peut bénéficier des allocations chômage. Cette démission est en effet considérée comme légitime (article 2 du règlement annexé au décret n° 2019-797 du 26 juillet 2019 relatif au régime d'assurance chômage).

C'est, entre autres, pour ces raisons que plusieurs pétitions ont circulé sur Internet pour faire barrage à cette loi jugée liberticide. Mais pour le Conseil d'État, le droit à l'intégrité physique et au respect de la vie privée invoqué par les associations telles que la Ligue nationale pour la liberté des vaccinations, n'est pas valable « compte tenu de la gravité des maladies, de l'efficacité de ces vaccins et de la nécessité de les rendre obligatoires pour atteindre une couverture vaccinale satisfaisante pour l'ensemble de la population ».

Des règles de prudence en cas de vaccination

Il est conseillé de suivre le calendrier de vaccination établi, afin de bénéficier de vaccination complète : respectez les délais d'administration (notamment pour les enfants) et suivez les dates de rappel.

À noter que dans le cadre de la vaccination grippale, seuls les vaccins trivalents sont pris en charge par l’Assurance maladie (pour les personnes ciblées par les recommandations vaccinales), pas les quadrivalents qui ne présentent aucun intérêt supplémentaire.

Important : en cas d'oubli, pensez à en aviser votre médecin, qui vous expliquera la conduite à tenir.

Quelques précautions nécessaires à prendre :

  • ne jamais procéder à une injection chez une personne souffrant de fièvre ;
  • ne pas effectuer une vaccination chez une personne immunodéprimée, c'est-à-dire dont les défenses immunitaires sont affaiblies.

Après une injection, il faut surveiller la personne (apparition de fièvre ou douleurs diffuses).

À noter : à titre préventif, il est possible de donner du paracétamol (Dafalgan, Doliprane) après une vaccination.

Ces pros peuvent vous aider