Quand certains composants du sang viennent à manquer, à cause d'une maladie ou d'une hémorragie, il est nécessaire de réaliser une transfusion sanguine. Cet acte est rendu possible grâce à des millions de dons de sang offerts chaque année. Découvrons l'utilité de cette pratique, ainsi que les risques associés.
Transfusion sanguine : définition
La transfusion sanguine est un acte thérapeutique qui consiste à injecter du sang, par voie intraveineuse, ou certains de ses composants :
- les globules rouges, chargés de transporter l'oxygène aux cellules de l'organisme ;
- certains globules blancs (les granulocytes : neutrophiles, basophiles et éosinophiles), qui protègent l'organisme contre les microbes ;
- les plaquettes, assurant la coagulation sanguine ;
- le plasma, la partie liquide du sang ;
- des protéines présentes dans le sang (les facteurs de coagulation, l'albumine, les immunoglobulines).
Cet acte est mené en service hospitalier, sous la surveillance attentive du personnel médical. Il se déroule en plusieurs heures, généralement entre 2 et 4.
Transfusion sanguine et don de sang
Processus de transfusion sanguine
Le patient qui bénéficie de cette procédure est appelé receveur. Elle nécessite la présence de donneurs, qui ont participé à un don volontaire de sang :
- Lors d'un don de sang total, environ 500 ml de sang sont prélevés chez le donneur.
- Lors d'un don de plasma, de plaquettes ou de globules blancs, la partie du sang recherchée est séparée des autres constituants, qui sont réinjectés au donneur.
Les donneurs sont des adultes en bonne santé, pesant au minimum 50 kg. Les produits sanguins issus des dons sont contrôlés pour limiter au maximum les risques de transmission de maladies.
Lorsqu'une intervention chirurgicale pouvant nécessiter une transfusion sanguine est programmée chez un patient, un don autologue peut être envisagé : du sang est prélevé chez cette personne quelques semaines avant l'opération, et sera utilisé ou non le moment venu. On parle alors d'auto-transfusion.
Bon à savoir : une fois prélevés, les produits sanguins se conservent une quarantaine de jours.
Dans quels cas recourt-on à une transfusion sanguine ?
La transfusion sanguine est indiquée dans différentes situations, et notamment :
- chez des personnes ayant subi une perte de sang suite à une chirurgie, à un accident ou une maladie ;
- en cas d'anémie, elle permet notamment d'éviter les possibles complications au niveau cardiaque ;
- en cas de maladie du sang (leucémie, drépanocytose...) ;
- lors de certaines maladies cardio-vasculaires ou pulmonaires ;
- après une chimiothérapie ou une radiothérapie, des méthodes utilisées pour traiter le cancer qui peuvent entraîner une raréfaction des cellules de la moelle osseuse responsables de la fabrication des cellules sanguines.
Transfusion sanguine : un acte à mener avec précaution
Compatibilité donneur-receveur d'une transfusion sanguine
Pour éviter les réactions indésirables au cours d'une transfusion sanguine, il convient de s'assurer que le sang du donneur est compatible avec le sang du receveur.
Cela nécessite la détermination du groupe sanguin (A, B, AB ou O), du facteur rhésus et la recherche d'agglutinines irrégulières (des anticorps qui peuvent s'attaquer aux globules rouges).
Transfusion sanguine : quels effets secondaires ?
Bien que la transfusion sanguine soit un acte bien maîtrisé, certains effets indésirables peuvent l'accompagner. Les principaux sont :
- De la fièvre et des frissons : cette réaction fébrile est provoquée par une réaction du système immunitaire du receveur contre le produit sanguin du donneur, identifié comme étranger à l'organisme.
- Une allergie : elle peut se manifester sous la forme d'une crise d'urticaire ou de démangeaisons. Dans certains cas, la situation est plus grave et conduit au choc anaphylactique.
- La réaction hémolytique : elle survient lorsque le sang du donneur et du receveur ne sont pas compatibles. Elle se manifeste par la destruction des globules rouges reçus, et comporte un risque pour la survie du patient.
Les personnes transfusées sont surveillées afin de détecter au plus tôt la survenue d'une complication, notamment par un examen sanguin réalisé trois mois après l'acte.
Chez un faible pourcentage des patients bénéficiant d'une transfusion sanguine, cette intervention conduit à l'apparition d'agglutinines irrégulières, et entraîne donc un risque de réaction indésirable lors d'une éventuelle transfusion future.
À noter : la transmission d'une maladie infectieuse (hépatite, SIDA), est exceptionnelle grâce aux précautions prises. Un nouveau critère a été ajouté dans le questionnaire précédant le don du sang : le donneur devra déclarer s'il prend un traitement pour la prophylaxie pré ou post-exposition au VIH, auquel cas le don sera reporté quatre mois plus tard.
Bon à savoir : dans le prolongement de la loi n° 2021-1017 du 2 août 2021 relative à la bioéthique, depuis le 16 mars 2022, les questionnaires préalables au don du sang ne font plus référence à l'orientation sexuelle (arrêté du 11 janvier 2022 modifiant l'arrêté du 17 décembre 2019 fixant les critères de sélection des donneurs de sang).