Cystite

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Un besoin impérieux de soulager sa vessie très fréquemment, des sensations de brûlures, des douleurs pelviennes... Autant de symptômes qui font penser à une forme courante d'infection urinaire, la cystite. Si elle est bénigne, elle s'accompagne de symptômes désagréables, qui peuvent aller jusqu'à l'incontinence. Elle doit être traitée rapidement et efficacement pour éviter les risques de complications. Nos informations et nos conseils.

Cystite : une affection urinaire surtout féminine

La cystite est une inflammation de la vessie, rencontrée quasi-exclusivement chez les femmes. Environ une femme sur deux connaîtra ce problème au cours de sa vie.

Différents pathogènes impliqués

La cystite est généralement d'origine infectieuse : des microbes, présents dans le tube digestif, gagnent la vessie en remontant l'urètre, le conduit qui permet l'émission de l'urine. Ce passage est facilité par la proximité entre l'anus, où se trouvent les germes, et le conduit urinaire.

Les femmes présentent un urètre plus court que celui des hommes, ce qui explique également leur sensibilité à ce type d''infection, dont les caractéristiques sont les suivantes :

  • Le micro-organisme impliqué est généralement une bactérie : on parle alors de cystite bactérienne :
    • dans 8 cas sur 10 environ, il s'agit du colibacille, Escherichia coli,
    • plus rarement, des bactéries comme Staphylococcus saprophyticus, Proteus mirabilis, Klebsiella pneumoniae, Staphylocoque epidermidis, Pseudomonas aeruginosa... sont à l'origine de la maladie.
  • Certains facteurs favorisent l'apparition de ce type de cystite : la sexualité, un manque ou un excès d'hygiène intime... Les femmes y sont particulièrement exposées à la ménopause.
  • D'autres organismes pathogènes peuvent être responsables de cystites : des champignons, des virus ou des parasites.

Cystites sans origine infectieuse

Certaines cystites ne sont pas d'origine infectieuse, mais ont d'autres causes :

  • La cystite radique, provoquée suite à des irradiations de la vessie, dans le cadre de traitements de radiothérapie destinés à lutter contre un cancer de l'utérus, des ovaires, du côlon, etc. Elle peut apparaître quelques mois après le traitement, mais parfois après plusieurs années.
  • La cystite médicamenteuse, associée à la prise de certains traitements, comme des chimiothérapies.
  • La cystite interstitielle, appelée « syndrome de la vessie douloureuse », une affection chronique dont les causes sont mal identifiées.
  • La cystite de blessure, qui apparaît suite à des traumatismes de cette zone, causés par la pose d'un cathéter par exemple.

À noter : la survenue d'une cystite chez l'homme est rare et témoigne généralement d'une anomalie qu'il convient d'identifier. Elle peut par exemple être due à une augmentation du volume de la prostate associée à un cancer.

Symptômes de la cystite

Si la cystite est une maladie généralement bénigne, les symptômes qui l'accompagnent peuvent être particulièrement gênants :

  • brûlures au cours de la miction (c'est-à-dire de l'émission d'urines) ;
  • envie d'uriner fréquente, impérieuse, malgré l'émission de faibles quantités d'urine ;
  • douleurs pelviennes ;
  • urines souvent troubles et à forte odeur ;
  • présence de sang ou de pus dans les urines.

Bon à savoir : en l'absence de complications, la cystite ne s'accompagne pas de fièvre.

Traitements de la cystite

Bien s'hydrater

Lorsqu'une cystite infectieuse se déclare, il est avant tout nécessaire de s'hydrater, en buvant 1,5 litre d'eau par jour au minimum (à adapter en fonction de son activité physique et des températures), afin de faciliter l'élimination des agents pathogènes. Il faut privilégier une eau peu minéralisée.

Traitements médicamenteux

Les cystites bactériennes sont traitées à l'aide d'antibiotiques, généralement par prise unique : il s'agit du « traitement minute ».

Un antalgique peut être administré pour calmer les douleurs, ainsi qu'un anti-inflammatoire.

Bon à savoir : chez des femmes présentant une infection urinaire non compliquée, 5 jours de nitrofurantoïne sembleraient plus efficaces qu'une dose unique de fosfomycine (plus grande probabilité de guérison clinique et microbiologique au 28e jour suivant l’arrêt du traitement). Pour autant, la HAS dans ces dernières recommandations continue de préconiser l'association Fosfomycine trométamol.

À noter que les pharmaciens d'officine peuvent délivrer sans ordonnance Fosfomycine trométamol PO (prise unique) et Pivmecillinam PO (400 mg deux fois par jour pendant 5 à 7 jours), des antibiotiques destinés au traitement des cystites chez les patients de 16 à 65 ans.

Éviter les complications

Il est important de ne pas négliger un cystite, pour éviter qu'elle n'évolue vers une affection plus sévère. La principale complication est une atteinte des reins, la pyélonéphrite. Elle se caractérise par :

  • l'apparition de fièvre ;
  • des douleurs en bas du dos ;
  • des nausées, voire des vomissements.

À noter : la pyélonéphrite expose les femmes enceintes à un risque d'accouchement prématuré.

Cystites récidivantes

Certaines femmes enchaînent les épisodes de cystites. Au-delà de trois par an, on parle de cystite récidivante.

Elle nécessite une prise en charge adaptée, notamment l'administration d'antibiotiques sur une plus longue période, de 5 à 7 jours. Certaines patientes reçoivent également un traitement sur plusieurs mois, avec de petites quantités d'antibiotiques.

Bon à savoir : le régime végétarien pourrait abaisser de 16 % le risque d’infections urinaires, notamment chez les femmes (source : étude taïwanaise, menée par Yen-Chang Chen et publiée dans « Scientific Reports »).

Faites également attention à l'équilibre de la flore intestinale :

  • Utilisez des probiotiques.
  • Utilisez des symbiotiques qui associent 6 souches de probiotiques, une souche végétale (Plantarum) et Fibregum® (fibre alimentaire prébiotique soluble).

En cas d'infections vaginales associées, on peut employer le produit Aroma voies urinaires (laboratoires Copmed) qui assainit et maintient la flore naturelle des voies urinaires et prévient les dysfonctionnements urinaires. Il se prend à raison d'une gélule matin, midi et soir avant les repas pendant 5 jours. En cas de terrain sensible, il peut être pris par anticipation à raison d'une gélule par jour pendant 15 jours (plusieurs cures par an).

Traitement de la cystite aiguë chez la femme enceinte

En cas d’épisode de cystite aiguë chez la femme enceinte, le traitement diffère légèrement et certaines précautions doivent être prises.

Le traitement à base d'antibiotiques est élaboré et dosé finement sur la base d'un antibiogramme. Cependant, en attendant les résultats de cet antibiogramme et pour éviter tout risque de complications, un premier traitement dit « probabiliste » est entamé.

Par la suite, il faudra réaliser un ECBU de contrôle 8 à 10 jours après l’arrêt du traitement puis un par mois jusqu’à l’accouchement.

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