D-dimères

Rédigé par des auteurs spécialisés Ooreka

Sommaire

Les D-dimères plasmatiques sont des témoins de la présence d'un thrombus (caillot) dans un vaisseau sanguin. Ils sont dosés dans le sang lors de la suspicion de maladie thrombo-embolique, en particulier l'embolie pulmonaire. Faisons le point ensemble.

Que sont les D-dimères ?

Les D-dimères sont des produits de la dégradation de la fibrine en cas de formation d'un thrombus, caillot de sang dans un vaisseau sanguin :

  • Lorsque se produit une brèche vasculaire, une cascade de coagulation se déclenche pour arrêter l'hémorragie, un caillot sanguin se forme alors, par la production de filaments de fibrine et l'agrégation des plaquettes dans ce réseau.
  • Lorsque la lésion vasculaire est réparée, le caillot est détruit par la plasmine qui le désagrège en fragments appelés produits de dégradation de la fibrine. L'un de ces produits est nommé D-dimère.
  • Les D-dimères sont ainsi produits en cas de maladie thrombo-embolique, témoignant de la dégradation d'un caillot, mais aussi dans d'autres situations pathologiques telles que la CIVD.

D-dimères et maladie thrombo-embolique veineuse

La maladie thrombo-embolique veineuse (MTEV) désigne les pathologies résultant de l'obstruction d'une veine par un thrombus (caillot se sang). Elle comporte la thrombose veineuse profonde (phlébite), dont le siège le plus fréquent est la jambe, et l'embolie pulmonaire, pathologie résultant de la migration d'un thrombus dans une artère pulmonaire.

La thrombose veineuse profonde se manifeste, au niveau d'un membre inférieur, par un œdème, une rougeur, et une chaleur, une perte du ballant du mollet. Elle peut parfois s'étendre aux veines plus haut situées, et même se situer dans une veine cérébrale, on parle alors de thrombophlébite cérébrale.

L'embolie pulmonaire se manifeste par une difficulté à respirer, une douleur à la poitrine, ou parfois un malaise. Des crachats sanglants peuvent être associés. La maladie thrombo-embolique veineuse survient généralement en présence de facteurs de risque tels qu'une chirurgie récente, une immobilisation ou un alitement prolongé, une fracture d'un membre inférieur, un cancer, la période du post-partum, un traitement par contraception orale, ou un antécédent de thrombose veineuse.

D-dimères et embolie pulmonaire

L'embolie pulmonaire est la troisième cause de mortalité cardiovasculaire après les syndromes coronariens aigus et les accidents vasculaires cérébraux. En l'absence de traitement, elle expose à une mortalité à court terme mais aussi à un risque de récidive avec, le cas échéant, une mortalité importante.

Pour diagnostiquer l'embolie pulmonaire, les médecins utilisent des scores de probabilité clinique d'embolie pulmonaire qui déterminent la nature des examens complémentaires à effectuer.

Les D-dimères sont utilisés dans la démarche diagnostique lorsque la probabilité clinique d'embolie pulmonaire n'est pas élevée. Si les D-dimères sont supérieurs à leur valeur seuil, un angioscanner du thorax est réalisé afin de confirmer le diagnostic. En cas de D-dimères négatifs, aucun examen supplémentaire n'est proposé, le diagnostic est écarté. En cas de probabilité élevée d'embolie pulmonaire, les D-dimères ne sont pas dosés, le recours à l'angioscanner thoracique est fait d'emblée.

La valeur seuil, fixée à 500 µg/L, est controversée étant donné que le taux de D-dimères sanguins augmente naturellement avec l'âge. Un seuil adapté à l'âge selon la formule  D-dimères = âge x 10 pourrait, au-delà de 75 ans, écarter le diagnostic en cas de négativité chez davantage de patients non atteints.

Qu'est-ce qu'une CIVD ?

La Coagulation Intra-Vasculaire Disséminée, ou CIVD, est une entité pathologique très complexe qui résulte de l'activation inappropriée et massive des facteurs de la coagulation dans certaines situations, et entraîne à la fois la formation de nombreux petits caillots et un risque hémorragique du fait de la consommation des facteurs de la coagulation par les caillots.

Les symptômes associent des manifestations hémorragiques (site de prélèvement sanguin, peau, bouche, tube digestif, système nerveux, voies urinaires, tractus respiratoire), et des manifestations thrombotiques (infarctus viscéraux, défaillance d'organes).

La CIVD survient dans des contextes variés tels qu'une chirurgie, les complications du post-partum, le cancer, les infections générales, ou encore les morsures de serpent.

Dans quels cas sont utilisés les D-dimères ?

Les D-dimères sont utiles, d'une part, pour exclure le diagnostic de thrombose veineuse profonde lorsque c'est suspecté, mais aussi dans le suivi de l'évolution de certaines pathologies.

Le dosage des D-dimères permet, en cas de positivité, d'avoir un argument supplémentaire lors d'un doute sur une thrombose veineuse profonde. En cas de négativité, surtout lorsque le test de dosage est hautement sensible, il permet dans certains cas d'exclure le diagnostic et ainsi réduire la nécessité d'avoir recours à une imagerie inutile et irradiante.

Ce n'est toutefois pas le cas lorsque l'on suspecte une thrombophlébite cérébrale, car les D-dimères sont souvent normaux. Toutefois leur dosage au décours de la maladie est utile dans le suivi de l'efficacité du traitement. Le dosage des D-dimères est nécessaire dans le diagnostic d'une CIVD et dans le suivi pour évaluer l'efficacité des thérapeutiques engagées.

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