Le terme pyrexie désigne un état fiévreux et à l'inverse, apyrexie est synonyme d'absence de fièvre. La fièvre est définie par une élévation de la température corporelle au delà de 38 °C. Entre 37,7 °C et 37,9 °C, il s'agit d'un fébricule. La température peut être prise au niveau rectal, mesure la plus fiable, mais aussi à l'aisselle (ajouter 0,5 °C) et au niveau buccal (ajouter 0,4 °C). Il faut distinguer la fièvre et l'hyperthermie qui sont à l'origine d'une augmentation de la température corporelle, mais résultent de mécanismes différents. La fièvre est un phénomène pathologique enclenché dans certains contextes par des substances appelées pyrogènes. Explications dans cet article.
Qu'est-ce que la thermorégulation ?
La température corporelle est maintenue constante aux alentours de 37 °C par un mécanisme de thermorégulation. Il existe des variations de la température corporelle d'environ 0,5 °C au cours de la journée avec un minimum vers 3 h du matin et un maximum vers 18 h.
Le siège de la thermorégulation se situe dans l'hypothalamus antérieur, glande située à la base du cerveau. Il existe dans l'organisme des thermorécepteurs qui analysent en permanence la température au niveau de la circulation sanguine et en informent l'hypothalamus.
Lorsque la température dépasse la valeur consigne, l'hypothalamus envoie des signaux favorisant la thermolyse (perte de chaleur). Cela se traduit par une vasodilatation des artérioles, une déviation du retour veineux profond vers le réseau veineux superficiel, et une production de sueur.
Lorsque la température est en dessous du seuil, l'hypothalamus stimule la thermogenèse(production de chaleur) ce qui entraîne des frissons et une vasoconstriction des artérioles.
Fièvre (pyrexie) et hyperthermie
Qu'est-ce que l'hyperthermie ?
L'hyperthermie désigne une élévation de la température corporelle par perturbation de la thermorégulation. Elle est induite par une augmentation de la thermogenèse ou par une diminution de la thermolyse, suite à un exercice physique intense, un coup de chaleur.
Il existe de rares mais graves situations d'hyperthermie, suite à une anesthésie générale (hyperthermie maligne), ou encore déclenchée par une prise médicamenteuse (syndrome malin des neuroleptiques).
Qu'est-ce que la fièvre ?
La fièvre est provoquée par des substances pyrogènes, libérées par des cellules ou des germes lors des états d'inflammation. La fièvre serait un système de défense destiné à inhiber la croissance bactérienne.
Les pyrogènes agissent sur le centre de la thermorégulation et entraînent un déplacement vers le haut du point d'équilibre thermique : le corps est perçu comme trop froid, ce qui active la thermogenèse (frissons musculaires, vasoconstriction). Lorsque la fièvre tombe, la valeur de consigne redevient normale, le corps est trop chaud ce qui déclenche la thermolyse (vasodilatation, sudation).
Causes de la pyrexie
Pyrexie : causes infectieuses
La fièvre résulte très souvent d'une infection virale, généralement bénigne (angine, rhinopharyngites, maladies infantiles, bronchite). Parmi les autres causes infectieuses on trouve :
- Les infections bactériennes peuvent concerner tous les organes : système nerveux, bouche et voies respiratoires, tractus digestif, voies urinaires, peau, etc. : une fièvre chez une personne porteuse de prothèse fait craindre une infection sur la prothèse, de même que chez une personne portant une valve cardiaque prothétique on suspecte une infection appelée endocardite infectieuse.
- Les infections parasitaires (paludisme en retour de voyage).
- Les infections fongiques (champignons) chez les personnes immunodéprimées.
Causes non infectieuses de la pyrexie
Parmi les causes non infectieuses, on peut citer :
- les causes vasculaires comme les maladies veineuses thrombo-emboliques (phlébite, embolie pulmonaire) et les infarctus ;
- certaines maladies inflammatoires : lupus érythémateux, polyarthrite rhumatoïde, maladies inflammatoires chroniques de l'intestin ;
- les cancers, l'hyperthyroïdie, certaines réactions allergiques ainsi que les vaccinations.
Quels sont les risques en cas de fièvre ?
La fièvre en elle-même peut entraîner une déshydratation voire des convulsions chez le jeune enfant surtout au delà de 40 °C, voire une défaillance d'organes au-delà de 41-42 °C.
Les complications en cas de fièvre sont aussi en rapport avec la maladie en cause. Lorsque l'origine est bactérienne, le germe peut, chez les personnes fragiles (jeunes enfants, personnes âgées, immunodépression), se propager à la circulation sanguine (septicémie) et, dans les cas les plus graves, entraîner un choc septique.
Chez le jeune enfant, le risque d'infection bactérienne sévère est plus élevé en cas d'âge inférieur à 3 mois et particulièrement avant l'âge de 6 semaines. Une fièvre associée à un purpura (taches cutanées rouges ou violacées) chez un jeune enfant fait craindre une infection invasive à méningocoque et constitue une urgence vitale.
En cas de fièvre, en attendant de consulter le médecin il faut veiller à faire baisser la température corporelle :
- mesures physiques : déshabillage, arrêt du chauffage, aération de la pièce, utilisation de linges mouillés ou bains d'eau tiède ;
- boissons en abondance ;
- traitement antipyrétique (Paracétamol).
Le médecin recherche la cause de la fièvre et prescrit un traitement adapté. En cas d'infection virale, le traitement est souvent symptomatique, alors que pour une infection bactérienne un traitement antibiotique est de rigueur.
Lorsqu'il existe des signes de gravité (signes de sepsis, personne immunodéprimée, personne âgée, nourrisson de moins de 3 mois), une hospitalisation est nécessaire afin de mettre en place un traitement et une surveillance adaptés.
Bon à savoir : le sepsis est la forme la plus grave des infections et elle constitue une urgence vitale.