Apoplexie : comprendre, prévenir et soigner cette pathologie

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« Apoplexie » est un terme désuet, qui désignait auparavant l'accident vasculaire cérébral (AVC). Il définissait de manière générale une suspension brutale, plus ou moins complète, des fonctions cérébrales.

C’est une attaque cérébrale qui touche dans 75 % des cas des personnes de plus de 65 ans, même si tout le monde peut être touché, des enfants aux personnes plus âgées. C'est une pathologie fréquente, grave, dont la prise en charge doit être très précoce pour éviter les complications et limiter les séquelles. PagesConseils fait le point.

Apoplexie : quelques chiffres

Dans les pays industrialisés, elle constitue la première cause de handicap acquis et la troisième cause de décès, après les accidents coronariens et les cancers.

En France, environ 150 000 apoplexies surviendraient chaque année, avec 15 à 20 % de décès au terme du premier mois et 50 % après 5 ans. Dans le monde, les projections en 2030 estiment que ce nombre pourrait atteindre 23 millions de cas pour 12 millions de morts. Et ce chiffre pourrait augmenter d’année en année à cause du vieillissement de la population (OMS).

À noter facteur de risque majeur de l’apoplexie, l'hypertension artérielle touche environ 17 millions de personnes en France, dont seules 11 millions sont traitées.

Autre chiffre important à retenir : 4h30. C'est le délai maximum pour traiter ce problème grave. Or, seulement 2 % des personnes arrivent à temps à l'hôpital ! Par ailleurs de nombreuses études montrent que 93 % des patients guérissent s’ils sont traités dans un délai de 3h30.

Qu'est-ce que l'apoplexie ?

L’apoplexie correspond à un trouble circulatoire cérébral brutal. Le cerveau n'est plus suffisamment approvisionné en oxygène et en nutriments.

Le trouble peut être de courte durée et avec une récupération complète, il s'agit alors d'un accident ischémique transitoire. Il ne faut surtout pas le négliger, car c'est un signal d'alerte fort. Mais il peut également s'agir d'un trouble qui dure. Dans ce cas, l'urgence est encore plus grande.

À noter : cette défaillance de la circulation du sang touche une partie plus ou moins importante du cerveau. Elle peut survenir à la suite de l'obstruction ou de la rupture d'un vaisseau sanguin et provoquer la mort de cellules nerveuses.

Il en existe 2 sortes :

  • l'AVC ischémique (environ 80 %) : il est causé par le blocage d'une artère cérébrale ;
  • l'AVC hémorragique (environ 20 %) : il est causé par une hémorragie cérébrale.

AVC ischémique

Cela se produit lorsqu'un caillot bloque une artère cérébrale.

Dans 40 à 50 % des cas, il est dû à l'athérosclérose qui bloque l'artère. On parle alors de "thrombose cérébrale".

Dans 30 % des cas, le caillot qui bloque l'artère s'est formé ailleurs et a été transporté par la circulation sanguine jusqu'au cerveau, il provient souvent du cœur ou d'une artère carotide. On parle alors d'une "embolie cérébrale".

AVC hémorragique

C'est la forme la plus grave, souvent dûe à une rupture d'anévrisme. Il est souvent causé par une hypertension de longue date, mais peut également faire suite à la rupture d'une artère du cerveau où se situe un anévrisme.

Facteurs de risque

La cause principale est l'hypertension artérielle (INSERM). Viennent ensuite différentes causes, souvent liées à l'hygiène de vie.

Les facteurs de risque sont classés en catégories suivant leur possible implication :

Remarque un état dépressif semble augmenter les risques de faire une apoplexie. De même, selon une étude, le risque relatif serait majoré d’environ 50 % en cas d’asthénie préexistante.

Dans 20 % des cas, il n’est pas possible de déterminer la cause de l’apoplexie. Il existe également un dernier cas particulier : l'AVC pédiatrique.

Apoplexie : quels symptômes ?

Il est très important de reconnaître les premiers signes d'une apoplexie, car un diagnostic et une prise en charge précoces (dans les 4h30 suivant l'accident) sont indispensables.

Aussi, devant l'un des signes suivants, il faut :

  • appeler immédiatement les secours : 15, 112 ou 114, numéro d’appel d’urgence pour les sourds et malentendants (accessible par SMS, fax, l’application « Urgence 114 » ou le site internet www.urgence114.fr) ;
  • allonger le patient et ne surtout rien lui donner à boire et à manger.

Les signes qui doivent alerter sont :

  • un engourdissement du visage ;
  • une perte de force ou de sensibilité d'un membre supérieur ou inférieur ;
  • des troubles de la sensibilité ;
  • des troubles de la parole, de la déglutition, de la vue, de la compréhension ;
  • des difficultés de coordination des mains ;
  • des vertiges, pertes d'équilibre ;
  • des céphalées intenses, brutales et inhabituelles ;
  • des nausées, vomissements ;
  • des troubles de la conscience ;
  • dans des cas isolés : des crises d'épilepsie.

Une prise en charge hospitalière et très rapide est indispensable. Afin de confirmer le diagnostic, le bilan médical comprend :

  • un examen médical pour évaluer l'atteinte neurologique et le niveau de conscience ;
  • un bilan d'imagerie médicale avec une IRM ou un scanner cérébral.

De quoi déterminer la cause de l’apoplexie, l'importance de la zone détruite et de la zone récupérable grâce à un traitement d'urgence.

Bon à savoir 1 minute sans oxygénation et nutriments, c'est 2 millions de neurones perdus parmi les 85 à 100 milliards de neurones que compte le cerveau humain.

Traitement d'une apoplexie

Une prise en charge précoce limitera la gravité des séquelles.

Cette prise en charge peut passer par :

  • une thrombolyse pour dissoudre le caillot sanguin ;
  • l'administration de médicaments antiagrégants plaquettaires ;
  • parfois, l'administration d'anti-coagulants, notamment dans le cas de fibrillation auriculaire ;
  • une intervention chirurgicale peut être nécessaire afin d'enlever une plaque d'athérome ou de corriger une malformation artério-veineuse.

Il faudra par ailleurs :

  • apporter une correction aux facteurs de risque cardiovasculaires ou des maladies pouvant générer une apoplexie;
  • suivre une rééducation (ergothérapie, orthophonie, ...) pour éviter l'apparition de nouvelles complications, récupérer les fonctions perdues et utiliser au mieux les fonctions restantes ;
  • si besoin se faire suivre, car les troubles dépressifs sont fréquents (le plus souvent un traitement à base d'ISRS est instauré).

Remarque : bien sûr, un suivi médical rigoureux et régulier à vie est indispensable.

Vous l’avez compris : chaque minute compte ! La prise en charge doit être immédiate, afin de limiter les lésions et les séquelles qui pourraient en découler. Devant un signe précurseur, une seule réaction possible : appeler les secours.

Aujourd'hui, le nombre d’apoplexies est élevé : 1 toutes les 4 minutes en France. Et compte tenu du vieillissement de la population, le pourcentage de personnes touchées augmente. Aussi faut-il rester particulièrement vigilant. De nombreux programmes d'éducation ont été mis en place à travers le monde.

En conclusion

  • L'apoplexie est caractérisée par une suspension brutale des fonctions cérébrales.
  • Dans les pays industrialisés, c’est la 1ère cause de handicap acquis et la 3e cause de décès. En France, 150 000 cas environ sont recensés chaque année, avec un taux de décès et de séquelles significatif.
  • L'apoplexie se présente sous deux formes principales : ischémique et hémorragique, chacun ayant ses propres mécanismes et facteurs de risque, notamment l'hypertension artérielle et l'âge avancé.
  • La prise en charge précoce est cruciale pour limiter les séquelles. Cela comprend des traitements tels que la thrombolyse, l'administration de médicaments antiagrégants plaquettaires et, dans certains cas, une intervention chirurgicale.

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