Choc septique

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Le choc septique est un état grave, engageant le pronostic vital. Il complique une infection.

Une personne en choc septique doit être prise en charge en milieu hospitalier. Nous faisons le point pour y voir plus clair.

Choc septique : quelques infos pour comprendre

Une infection est due à la pénétration et la multiplication d'un agent infectieux dans le corps humain.

Seuls quelques micro organismes peuvent provoquer des infections. On parle d'agents pathogènes. Les autres sont inoffensifs.

Exemple : le tube digestif, les voies génitales, l'appareil respiratoire et la peau sont recouverts d'un ensemble d'espèces bactériennes que l'on appelle la flore bactérienne.

L'humain est exposé à 4 types d'agents infectieux :

  • les bactéries ;
  • les virus ;
  • les champignons ;
  • les parasites.

La maladie infectieuse survient lorsque les défenses immunitaires ne sont pas assez fortes pour se défendre face à l'agent infectieux. Ce dernier passe alors dans le sang (milieu normalement stérile) : on parle de bactériémie, virémie, fongémie et parasitémie respectivement pour les bactéries, virus, champignons et parasites. L'agent infectieux se multiplie et peut coloniser d'autres organes avec une importante réaction inflammatoire.

On définit la maladie infectieuse comme l'ensemble des signes et symptômes observés au cours de la réponse immunitaire.

Définition du choc septique

La maladie infectieuse peut progresser jusqu'à mettre à mal l'autonomie du corps humain. Selon sa gravité, le malade passe de l'état de sepsis, sepsis sévère au choc septique. Le plus souvent l'agent infectieux est une bactérie.

Qu'est-ce qu'un sepsis ?

Le sepsis est l'association d'un syndrome de réponse inflammatoire systémique (SRIS) et de la présence d'un agent pathogène dans le sang.

Le SRIS est défini par la présence d'au moins deux des signes suivants :

  • température corporelle > 38 °C ou < 36 °C ;
  • rythme cardiaque > 90 battements/min ;
  • rythme respiratoire > 20/min chez l'adulte ;
  • augmentation des globules blancs dans le sang.

Sepsis sévère

Le sepsis sévère est l'association d'un sepsis et d'une dysfonction d'organe ou d'une hypotension artérielle :

  • La dysfonction d'organe est définie par un ou l'association des signes suivants:
    • une diminution du taux d'oxygène dans le sang,
    • une diminution du volume d'urines,
    • une anomalie de la coagulation,
    • une acidification du sang,
    • un trouble des fonctions cérébrales (propos incohérents, perte du sens de l’orientation dans le temps ou l’espace, hallucinations, perte de reconnaissance des proches, somnolence ou au contraire agitation).
  • L'hypotension artérielle se définit comme une tension artérielle systolique < 100 mmHg ou une réduction d'au moins 40 mmHg des chiffres tensionnels habituels.

Bon à savoir : lorsque l'on mesure la tension artérielle (TA), on obtient deux chiffres : le premier est la TA systolique (contraction du cœur), le deuxième est la TA diastolique (relâchement du cœur).

Choc septique

Le choc septique est l'association d'un sepsis sévère et d'une hypotension artérielle persistante :

  • malgré la perfusion vasculaire qualitativement et quantitativement adéquate ;
  • avec nécessité d'utilisation de médicament augmentant la tension artérielle.

Traitement du choc septique

Le choc septique nécessite une prise en charge hospitalière en urgence et des soins de réanimation :

  • Les premiers soins apportés seront la stabilisation de la tension artérielle (médicaments appelés amines vasopressives) et la suppléance à un organe vital défaillant (dialyse rénale, assistance respiratoire, aspiration digestive, parfois recours à la chirurgie).
  • Dans un deuxième temps, on recherche l'agent infectieux en cause :
    • réalisation d'hémocultures (prélèvements de sang mis en cultures à la recherche de bactéries ou de myco-bactéries qui sont apparentées à des champignons),
    • prélèvements et mise en cultures d'excrétions pouvant contenir un agent infectieux : urines, crachats, selles, pus...,
    • dans un second temps ou bien si le contexte clinique est évocateur, on recherche un virus ou bien un parasite (plasmodium falciparum pour le paludisme) dans le sang.
  • Le troisième geste qui sauve est l'administration d'un antibiotique en intraveineuse. Son choix dépend du contexte clinique.

Bon à savoir : dans un seul cas, l'antibiotique sera administré avant les prélèvements : il s'agit d'une grave infection à méningocoque qui donne des signes cutanés, le purpura fulminants (élément nécritique ou ecchymotique d'un diamètre supérieur à 3 millimètres).

Le patient ne sortira des soins intensifs que lorsque toutes ses fonctions vitales seront autonomes. Il faudra souvent plusieurs semaines avant d'envisager le retour à domicile.

À noter : l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime à près de 30 millions le nombre de personnes atteintes de sepsis chaque année, et à près de 6 millions le nombre de décès. En France, au moins 180 000 personnes, à tous les âges de la vie, seraient victimes d’un sepsis chaque année.

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