Plasmocyte

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Un médecin en consultation Thinkstock

Le plasmocyte est une cellule sanguine (globule blanc). Il fait parler de lui au cours d’un bilan sanguin ou chez les personnes atteintes d’un myélome, maladie assez fréquente chez l’adulte après 50 ans. Faisons le point ensemble sur cette drôle de cellule.

Plasmocyte : caractéristiques du globule blanc

On compte trois types de cellules sanguines que sont les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes.

Lorsqu’on observe les cellules sanguines au microscope, on reconnaît les globules blancs à leur grande taille par rapport aux autres cellules du sang. Ce sont aussi les cellules les moins nombreuses : entre 4 et 10 G/L (giga par litre de sang).

Leur durée de vie est en moyenne de quelques jours. Les globules blancs sont des cellules de l’humanité, il en existe différents types.

Les globules blancs se répartissent en trois catégories comprenant chacune encore plusieurs sous-catégories : les lymphocytes, les polynucléaires, les monocytes. Ils se distinguent les uns des autres par leur morphologie et leurs fonctions : fabrication d’anticorps, destruction de cellules infectées/virus/bactéries, réactivité aux allergènes…

Le plasmocyte est issu de la maturation d’un lymphocyte.

Bon à savoir : la production et la maturation de ces cellules de l’immunité font intervenir les organes lymphoïdes que sont la moelle osseuse, le thymus, la rate, les ganglions lymphatiques et le tissu lymphoïde associé aux muqueuses.

Origine du plasmocyte

En dehors d’une maladie, le plasmocyte ne circule pas dans le sang. C’est une cellule tissulaire. Le plasmocyte est en fait un lymphocyte de type B, capable de produire des anticorps. Comme toutes les autres cellules sanguines, le lymphocyte de type B est produit dans la moelle osseuse.

Lorsqu’un agent infectieux pénètre dans le corps humain, des globules blancs appelés monocytes et macrophages, l’attaquent et en digèrent des particules antigéniques. Ils rejoignent ensuite la moelle osseuse afin de sélectionner les lymphocytes B spécifiques de l’agent infectieux. Ces lymphocytes B sélectionnés sont les précurseurs de plasmocytes.

Les lymphocytes sélectionnés à l’aide des monocytes et macrophages sont ensuite clonés en grand nombre et acquièrent la capacité de produire des anticorps : ils sont devenus des plasmocytes.

Les plasmocytes transitent par la circulation sanguine pour rejoindre le tissu infecté et détruire l’agent en cause, grâce à ces anticorps spécifiques. En dehors d’un contexte d’infection, on retrouve quelques plasmocytes au sein des tissus mais le taux de plasmocyte sanguin est quasiment nul.

Bon à savoir : les anticorps sont de petites protéines en forme de Y libres ou attachées à la surface d’un globule blanc.

Maladie du plasmocyte : le myélome multiple

Le myélome multiple, également appelé maladie de Kahler, est un cancer de la moelle osseuse. Cette dernière est envahie par un clone de plasmocytes tumoraux.

Bon à savoir : le myélome multiple représente 1 % de l’ensemble des cancers, il touche chaque année près de 5 000 nouvelles personnes et on estime que 30 000 personnes sont concernées en France. Il s’agit d’une maladie de l’adulte avec un pic de fréquence à 65 ans.

Généralités à propos du myélome multiple

Comme tous les autres tissus, il arrive que la moelle osseuse soit touchée par le cancer. La moelle osseuse produit plusieurs types de cellules, elle peut donc être atteinte par différents types de cancer.

Le myélome est le cancer développé au dépens des plasmocytes (qui normalement ne sont pas stockés dans la moelle). Le myélome multiple est souvent précédé d’un état pré-myélomateux nommé MGUS pour Monoclonal Gammapathy of Undetermined Significance. On parle de myélome multiple car il est fréquent que la moelle de plusieurs os soit touchée par la maladie.

Dans 20 % des cas, la découverte du myélome est fortuite, au cours d’un bilan de routine.

Symptômes du myélome multiple

Lorsqu’ils sont présents, les symptômes les plus fréquents du myélome multiple sont les suivants :

  • fatigue intense ;
  • douleurs osseuses du rachis, des côtes et du bassin ;
  • fractures osseuses (spontanées) fréquentes ;
  • atteinte rénale de type insuffisance rénale ;
  • susceptibilité aux infections.

Traitement du myélome multiple

Le traitement du myélome repose sur de la chimiothérapie ± associée à de la radiothérapie. Le suivi régulier par un hématologue et un néphrologue (spécialiste des reins), est primordial dans la prise en charge du myélome. Néanmoins, moins d’un patient sur 10 obtient une réponse complète avec les thérapies actuelles de première ligne.

C'est pourquoi de nouvelles molécules ont été développées (le panobinostat, l’ixazomib, le carfilzomib, le daratumumab et l’elotuzumab) et elles se sont révélées efficaces, comme en ont attesté l’Agence européenne des médicaments (qui leur a accordé une autorisation de mise sur le marché fin 2015) et la Haute autorité de santé (qui leur a attribué en mai 2016 un service médical rendu important). À titre d'exemple, le carfilzomib améliore la survie globale des patients de 8 mois.

« Malheureusement, aucun de ces médicaments, pourtant reconnus comme efficaces, n’est aujourd’hui officiellement disponible en France (alors qu'ils le sont en Belgique, en Espagne, en Italie et en Allemagne), suscitant la plus grande incompréhension et la colère des patients et des professionnels de santé », affirme l’Association française des malades du myélome multiple (AF3M) dans un communiqué.

Pour autant, la revue Prescrire indique que le panobinostat (Farydak®) n’aurait pas d’efficacité démontrée pour allonger la durée de vie dans le myélome multiple réfractaire ou en rechute. Il exposerait de plus à de nombreux effets indésirables souvent graves et qui touchent de nombreuses fonctions vitales, hâtant la mort d'un grand nombre de patients.

Source : revue Prescrire dans l’édition 2020 du « Bilan des médicaments que Prescrire conseille d'écarter pour mieux soigner ».

Mais on trouve aujourd'hui les CAR-T cells (cellules CAR-T pour Chimeric Antigen Receptor) qui sont des modifications génétiques des propres cellules T du patient. Les CAR-T cells approuvés en France sont Kymriah®, Yescarta®, Tecartus® et Abecma®. On les utilise dans cinq hémopathies malignes en rechute ou réfractaire : leucémie aiguë lymphoblastique, myélome multiple, lymphome diffus à grandes cellules B, lymphome du manteau et lymphome folliculaire. Dans le cadre du myélome multiple, on a recours à Abecma® (molécule idecabtagene vicleucel) après au moins trois lignes de traitement sans résultats. Avec ce traitement, on obtient les médianes de durée de réponse, survie sans progression et survie globale de respectivement 10,7 mois, 8,8 mois et 19,4 mois.

Face à ce succès, l’heure est aujourd’hui à une meilleure compréhension des mécanismes de résistance et au développement d’alternatives moins pourvoyeuses de toxicité et plus accessibles que ces CAR-T cells autologues.

Source :Munshi NC et al. N Engl J Med 2021;384:705-16.

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