L'évacuation des urines est un processus naturel chez l'homme et par extension, chez le mammifère. Lorsque la diurèse (le volume des urines émises en 24h) est anormalement basse et que le volume de l'urine excrétée se réduit, on parle alors d'oligurie. Quelles sont les causes de cette diminution et comment la diagnostiquer pour mieux la traiter ? Le point dans cet article.
Oligurie : quelques points physiologiques
La diurèse peut avoir des variations physiologiques ainsi que pathologiques. Les anomalies de l'excrétion d'urines sont les suivantes :
L'oligurie
L'oligurie est une production anormalement faible d'urine : 200 à 500 mL/jour chez l'adulte ou 0,5 mL/kg/h chez l'enfant et 1 mL/kg/h chez le nourrisson.
La cause peut être un blocage mécanique des canaux urinaires (par exemple un calcul) ou un dysfonctionnement rénal.
L'anurie
L'anurie est l'arrêt complet de production d'urine. C’est une urgence médicale qui justifie un examen immédiat du fonctionnement rénal. Les causes de l'anurie sont les mêmes que celles de l'oligurie : blocage mécanique des canaux urinaires ou dysfonctionnement rénal sévère.
La polyurie
La polyurie est une augmentation anormale du volume d'urine produite. On parle de polyurie lorsque le débit urinaire est supérieur à 3 L par jour chez l'adulte. Le diabète est l'une des causes les plus fréquentes de polyurie.
Bon à savoir : Le terme « oligurie » vient du grec « oligos » qui signifie « petit, peu nombreux » et « ouron » signifiant « urine ».
Causes de l'oligurie
L'oligurie peut avoir de multiples causes. Il peut s'agir de conditions passagères ou de pathologies plus graves. On trouve fréquemment les causes suivantes :
- La déshydratation : c'est la première cause d'une oligurie. Lors d'une gastro-entérite, de fièvre, de diarrhée intense ou tout simplement d'une absorption insuffisante d'eau qui engendre une rétention du peu d'eau restant dans les reins et une quantité insuffisante de liquide à excréter.
- Une obstruction des voies urinaires : on parle de blocage des voies urinaires lorsque les urines ne parviennent pas à sortir des reins. Cette affection peut toucher un rein, ou les deux. Elle entraîne généralement une diminution de la quantité d'urine.
- Certains médicaments : un traitement médicamenteux peut réduire le volume d'urine à la miction. Il s'agit notamment de médicaments anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS), de médicaments contre l'hypertension (inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine), ou de certains antibiotiques.
- Une insuffisance rénale aiguë ou chronique qui peut engendrer de façon non systématique une oligurie.
Bon à savoir : Une oligurie identifiée trop tardivement peut déboucher sur une anurie, qui devra nécessiter un traitement immédiat afin d'éviter des lésions rénales graves.
Oligurie : un traitement adapté
Après un interrogatoire clinique qui consistera à connaître la quantité approximative de liquides que vous absorbez chaque jour, pour voir si le fait d'augmenter votre consommation de liquides augmente la quantité d'urine produite et le volume quotidien de vos mictions, le médecin pourra éventuellement vous prescrire des analyses supplémentaires.
Il s'agit notamment :
- d'analyses de sang ;
- de tomodensitogrammes ;
- d'une échographie abdominale ;
- d'un scanner.
Le traitement de l'oligurie dépend ainsi de la cause de celle-ci. Le médecin pourra éventuellement vous prescrire une perfusion qui va rapidement réhydrater votre corps, ou bien une dialyse pour faciliter l'élimination des toxines jusqu'à ce que vos reins fonctionnent à nouveau correctement.
En tout état de cause, consultez immédiatement un médecin si la diminution de votre quantité d'urine s'accompagne d'un pouls rapide, de vertiges ou d'une sensation d'étourdissement.
Facteurs de risque et prévention de l'oligurie
L'oligurie, bien que souvent liée à d’autres conditions médicales, peut également être influencée par des facteurs de risque et certaines (mauvaises) habitudes de vie.
C’est le cas, par exemple, des personnes souffrant d'insuffisance rénale chronique. Parce que leur capacité rénale à filtrer et à éliminer les déchets du sang est altérée, elles sont considérées comme étant à risque. Ce trouble peut aussi concerner les individus atteints de troubles cardiaques, tels que l'insuffisance cardiaque congestive.
Par ailleurs, concernant les comportements et habitudes de vie qui peuvent contribuer au développement de l’oligurie, il a été observé qu’une hydratation insuffisante peut entraîner une concentration excessive des urines. Ce qui tend à favoriser la formation de calculs rénaux et augmenter le risque d’obstruction des voies urinaires. De même, la consommation excessive d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou de diurétiques peut perturber l’équilibre hydrique et électrolytique du corps.
La prévention de l’oligurie repose donc sur plusieurs mesures clés.
Tout d'abord, maintenir une hydratation adéquate en buvant suffisamment de liquides tout au long de la journée est essentiel pour garantir un fonctionnement rénal optimal. Il est recommandé de boire au moins 8 verres d'eau par jour (à ajuster en fonction des besoins individuels et des conditions médicales). De plus, adopter une alimentation équilibrée et riche en fruits et légumes contribue à prévenir la formation de calculs rénaux et à maintenir la santé rénale.
De toute évidence, il est aussi important de limiter la consommation de médicaments potentiellement néfastes pour les reins en suivant scrupuleusement les prescriptions médicales et en évitant l'automédication. S’ils doivent être pris sur le long terme, il est recommandé de surveiller régulièrement la fonction rénale à l'aide d'examens sanguins et d'examens d'imagerie afin de détecter toute anomalie précocement.
Enfin, adopter un mode de vie sain en pratiquant régulièrement une activité physique, en évitant le tabagisme et en limitant la consommation d'alcool contribue également à réduire le risque de développer une oligurie.
En cas de doute ou de symptômes suspects, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé pour un examen approfondi et un diagnostic précis.
En conclusion
- Un patient atteint d’oligurie produit une quantité anormalement faible d'urine, une situation souvent causée par des obstructions urinaires, des troubles rénaux ou une déshydratation.
- Les facteurs de risque incluent l'insuffisance rénale chronique, les troubles cardiaques et la consommation de médicaments tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens.
- La prévention repose sur une hydratation adéquate, une alimentation équilibrée, une surveillance médicale régulière et un mode de vie sain.
- En cas de symptômes ou de doutes, il est important de consulter un professionnel de santé pour un diagnostic précis et des soins adaptés.