Une fistule artério-veineuse est l'ouverture anormale d'une artère directement dans une veine, l'artère s'abouchant directement dans la veine. Elle peut être congénitale, acquise mais aussi volontaire lors d'une intervention chirurgicale pour les personnes insuffisantes rénales chroniques ayant besoin d'une dialyse au long cours. Le point tout de suite.
Fistule artério-veineuse au cours des hémodialyses
Chez les personnes souffrant d'une insuffisance rénale chronique nécessitant la répétition d'hémodialyses, l'accès vasculaire doit être permanent afin de faciliter la connexion de la circulation sanguine du patient au circuit du dialyseur. La dialyse nécessite un bon débit sanguin pour être réalisée : le débit sanguin des veines est trop faible, en revanche celui des artères est adapté mais il n'est pas pratique de ponctionner les artères de façon récurrente.
La fistule artério-veineuse (FAV) crée une anastomose entre une artère et une veine ce qui engendre une « artérialisation » de la veine. Dans la plupart des cas, elle dévie le sang de l'artère radiale dans une veine superficielle de l'avant-bras. Cette veine possède alors un débit adapté car, d'une part, ses parois s'épaississent ce qui permet l'utilisation répétée de canules à haut débit, et d'autre part elle est superficielle donc facile d'accès.
Ce procédé permet d'effectuer les dialyses à domicile pendant une longue durée, évitant des hospitalisations itératives coûteuses et contraignantes.
Bon à savoir : les personnes stressées avant leur séance de dialyse peuvent utiliser de l'huile essentielle de lavande fine en inhalation sèche (en en respirant dans un mouchoir) ou en diffusion atmosphérique. Une étude a en effet montré une amélioration significative de la sensation de stress liée à une hémodialyse en plaçant quelques gouttes sur un support poreux à une vingtaine de centimètres de l'oreiller une demi-heure avant le coucher.
Fistule artério-veineuse en cas de dialyse : comment procède-t-on ?
La réalisation d'une fistule artério-veineuse (FAV) artificielle nécessite une intervention chirurgicale sous anesthésie locale ou générale selon l'état général du patient. La FAV est réalisée sur le bras non dominant, au niveau de l'avant-bras, en privilégiant le site le plus bas situé afin de préserver le capital veineux en aval en cas de nécessité de réfection de la fistule.
Le geste doit être réalisé à l'avance, quelques semaines voire quelques mois avant la première date d'hémodialyse le temps de la cicatrisation de l'anastomose et de la dilatation de la veine.
Quels sont les risques liés à la fistule artério-veineuse ?
Les inconvénients liés à la mise en place d'une fistule artério-veineuse sont d'abord d'ordre esthétique et psychologique, car l'image corporelle est modifiée. De plus, du fait de la circulation du sang à haut débit dans la fistule, un bruit (thrill) est audible et peut être dérangeant.
Des complications peuvent découler de la FAV :
- hématome et hémorragie au point de ponction ;
- obstruction de la veine par thrombose (formation d'un caillot de sang) ou par sténose (rétrécissement du conduit veineux) ;
- anévrisme par dilatation excessive, avec risque de rupture de la FAV ;
- infection au niveau du point de ponction avec risque de septicémie et de développement d'une endocardite infectieuse par migration des germes sur les valves cardiaques ;
- perturbation du débit sanguin, avec un bas débit en aval qui se manifeste par une ischémie de la main (insuffisance de l'apport en oxygène), ou au contraire une augmentation du débit cardiaque responsable dans les cas extrêmes d'une insuffisance cardiaque dite « à débit élevé».
Fistule artério-veineuse congénitale : définition
Une fistule artério-veineuse congénitale est une malformation présente dès la naissance. Elle résulte d'une anomalie de la différenciation de l'arbre vasculaire au cours de l'embryogenèse.
Il existe plusieurs types de FAV congénitales, elles peuvent toucher les membres, les mains et le cuir chevelu. Il peut s'agir de tumeurs vasculaires, elles peuvent s'associer à des angiomes cutanés, des varices, ou une hypertrophie du membre atteint.
Elles entrent dans le cadre de certaines pathologies comme le syndrome de Klippel-Trenaunay, le syndrome de Parkes Weber, ou l'anévrisme cirsoïde. Elles sont diagnostiquées à la naissance ou plus tardivement dans l'enfance. Le traitement d'une fistule artério-veineuse congénitale est généralement chirurgical.
Zoom sur la fistule artério-veineuse acquise
Une fistule artério-veineuse acquise est une anomalie développée de façon accidentelle, souvent dans les suites immédiates d'un traumatisme. La fistule peut siéger aux vaisseaux des membres, du tronc, du cou, ou encore du crâne.
Elle réalise une communication artério-veineuse à haute pression et fort débit, et engendre :
- une surcharge du système veineux avec varices, troubles cutanés et œdème ;
- des signes d'hypovascularisation artérielle avec crampes, membre froid et douleurs. En cas de localisation crânienne, la congestion veineuse entraîne une ischémie cérébrale ;
- parfois, une augmentation du débit cardiaque avec à terme une insuffisance cardiaque à débit élevé ;
- un risque hémorragique par rupture de la fistule.
Le diagnostic est réalisé au moyen d'une angiographie (radiographie des axes vasculaires après injection d'un produit de contraste) ou d'une angio-IRM. Le traitement, en fonction des cas, est effectué par radiologie interventionnelle (compression écho-guidée, embolisation par cathéter) ou par intervention chirurgicale.