Traiter l'épilepsie

Sommaire

Il existe divers traitements qui peuvent aider à réduire voire à supprimer définitivement les crises d’épilepsie. La plupart sont proposés par la médecine conventionnelle, mais d’autres sont des traitements naturels.

Voici tous nos conseils pour traiter l'épilepsie.

 

1. Surveillez votre hygiène de vie

Il n’est pas possible de prévenir une crise d’épilepsie à proprement parler. Il est tout au plus possible d’éviter les situations qui augmentent les risques :

  • manque de sommeil ;
  • stress ;
  • surmenage ;
  • consommation excessive de thé, de café, d’alcool, de tabac, de drogue...

Néanmoins, la plupart des épileptiques, lorsqu’ils sont correctement suivis et soignés, mènent une vie tout à fait normale.

La pratique d’un sport est également recommandée, exception faite des sports qui demandent une importante oxygénation et ceux qui peuvent être dangereux en cas de crise (plongée, vélo, sports mécaniques, vol libre...). On pourra par exemple se tourner vers des sports en salle, des sports de raquette... Au final, il n’y a pas beaucoup de sports que les personnes atteintes d’épilepsie ne peuvent pas pratiquer et il n’y a donc pas de raison de les en priver.

2. Suivez un traitement médicamenteux

L’épilepsie se traite à l’aide de divers médicaments. Ces médicaments permettent de réduire voire, dans certains cas, de supprimer définitivement les crises d’épilepsie (les traitements proposés aux enfants épileptiques sont les mêmes que pour les adultes).

Habituellement, le médecin prescrit un seul médicament qui sera à prendre chaque jour. S’il ne convient pas, on propose une autre molécule seule (il n’existe pas véritablement de traitement de référence chez l’enfant car aucune étude comparative n’a été menée). Néanmoins, dans la mesure où la prise d’un seul médicament resterait insuffisante, il est possible de se faire prescrire parfois deux médicaments qui devront être pris ensemble.

À noter : on peut passer d’emblée de un à deux médicaments combinés pour certaines formes sévères d’épilepsie de l’enfant pour lesquelles il est préférable d’atteindre une efficacité rapidement.

Seuls les médecins peuvent prescrire ces médicaments qui seront spécifiques au type d’épilepsie que présente le patient et au patient lui-même (on ne va pas traiter de la même façon un nouveau-né ou un adulte). Le traitement devra ensuite être suivi à la lettre, soit plusieurs années, soit à vie.

L’efficacité de ces traitements est toute relative puisqu’ils entraînent la disparition complète des crises dans 1/4 des cas avec des rechutes épisodiques dans 50 % des cas (la persistance de crises ininterrompues concerne moins d’un patient sur dix). Si l’évolution est bonne, le patient peut être amené à cesser le traitement après quelques années sans récidives.

Bon à savoir : dans les épilepsies avec crises focales, le premier traitement proposé permet de faire disparaître les crises chez 60 % des patients environ.

Toutefois, ces traitements médicamenteux ne sont pas exempts d’effets secondaires. Outre le fait qu’ils sont susceptibles d’interagir avec de nombreux autres traitements (pilule contraceptive et certains antibiotiques notamment), ils peuvent entraîner :

  • de la fatigue et une somnolence ;
  • une dépression ;
  • des troubles moteurs ;
  • une variation du poids ;
  • des risques de malformation ou d'autisme du fœtus.

Par ailleurs, les antiépileptiques peuvent devenir toxiques en cas de déshydratation, d’où la nécessité de surveiller leur utilisation en période de forte chaleur.

Le médecin tâchera toujours de trouver le médicament qui convient le plus à chaque patient avec un minimum d’effets secondaires.

Bon à savoir : chez les enfants, en cas d’épilepsie partielle bénigne, la guérison survient le plus souvent à l’adolescence. Dans 55 % des cas, aucun traitement n’est prescrit.

À noter : les enfants de femmes épileptiques suivant un traitement médicamenteux présentent 4 fois plus de malformations que chez la population générale (hypospadias, fentes labiales, malformations cardio-vasculaires). Par ailleurs, on a relevé des formes d’autisme chez les enfants nés de mère soignées par acide valproïque (Dépakine), et le risque de troubles psychiatriques serait multiplié par deux. Attention, l'interruption brutale du traitement peut entraîner pour la mère une aggravation de la maladie préjudiciable au fœtus.

3. Consultez pour un traitement chirurgical de l’épilepsie

Si le traitement médicamenteux est inefficace ou insuffisant (chez 20 à 30 % des enfants et chez 30 à 40 % des adultes), on a parfois recours à la chirurgie (cela reste relativement rare cependant). Il faut qu’au moins deux traitements antiépileptiques conduits de façon adéquate échouent successivement à contrôler les crises pour envisager cette intervention.

L’intervention consiste à enlever la lésion à l’origine des crises ou la zone épileptogène, c’est-à-dire celle d’où émerge l’activité électrique anormale à l’origine des crises. On peut également passer par la radiochirurgie pour détruire la zone à l’aide de rayons gamma ou la thermocoagulation par radiofréquence.

Bon à savoir : les meilleures indications de cette chirurgie sont les épilepsies de la zone profonde du lobe temporal ou des épilepsies focales très bien identifiées (75 % de réussite).

Cette opération qui est pratiquée sous anesthésie générale par un neurochirurgien n’est donc possible que lorsque la cause des crises d’épilepsie a été identifiée (tumeur, anomalie...), ce qui est loin d’être toujours le cas. Il faut également que la zone de départ des crises ait été localisée précisément et qu’elle ne se situe pas à proximité de zones cérébrales importantes comme celle du langage par exemple. Dans ce cas, la chirurgie peut aussi être pratiquée sur un patient éveillé (uniquement en l’absence de zone à risque).

Quoi qu’il en soit, tout patient candidat potentiel à une chirurgie doit bénéficier d’un bilan pré-chirurgical comportant une IRM, un électroencéphalogramme haute résolution, une vidéo-EEG sur une période de plusieurs jours en centre spécialisé, un scanner, un bilan neuropsychologique et parfois des examens plus spécialisés fonctionnels (PETscan, IRM fonctionnelle de motricité, de langage, magnétoencéphalographie, stéréoencéphalographie*…). Ces examens servent à définir la zone épileptogène.

*La stéréoencéphalographie est une technique française qui consiste à enregistrer l’activité électrique cérébrale pour mieux préciser la zone à détruire grâce à l’implantation, sous anesthésie générale, d’électrodes intracérébrales, lesquelles seront habituellement laissées en place 2 à 3 semaines.

Selon ce qui a motivé l’intervention ou selon si la zone épileptogène est étendue (si elle concerne plusieurs lobes ou implique plusieurs zones fonctionnelles), les crises peuvent soit totalement disparaître, soit voir leur fréquence et leur intensité diminuées.

Les déconnexions hémisphériques, par exemple, ont un taux de guérison supérieur à 90 %. Les résections focales et les déconnexions hypothalamiques, elles, guérissent ou sont nettement améliorées dans environ 75 % des cas.

4. Pensez à la stimulation électrique

La stimulation électrique est une technique qui consiste à implanter au niveau de la clavicule gauche, sous anesthésie générale, une électrode qui stimulera le nerf pneumogastrique (Xe nerf crânien). Un boîtier contrôlant l’électrode enverra par intermittence des stimulations électriques au nerf.

Cette méthode est utilisée dans certaines épilepsies si les autres traitements sont inefficaces et chez les patients inopérables. Elle consiste là aussi à réguler l’activité électrique anormale du cerveau en agissant directement au niveau du nerf.

Les résultats sont moins bons qu’avec la chirurgie puisque moins de 10 % des patients sont soignés. Toutefois la stimulation électrique permet dediminuer la fréquence et l’intensité des crises chez environ 55 % des patients (sans que l’on sache exactement pourquoi).

La stimulation électrique est susceptible d’entraîner une voix rauque et une toux.

5. Adoptez le régime cétogène

Le régime cétogène faisait autrefois partie des médecines alternatives pour combattre l’épilepsie. De nombreuses études ayant montré son efficacité, il appartient désormais aux méthodes validées par le corps médical.

Dans cette approche, c’est en modifiant son régime alimentaire qu’on parvient à diminuer les crises d’épilepsie. Pour cela :

  • Réduisez votre consommation de glucides au profit de la consommation de lipides (diminuer le sucre rend les crises de moins en moins fréquentes).
  • Mangez 3 à 4 g de matière grasse pour 1 g de protéines et de glucides.

Le régime cétogène permet de limiter les crises chez les enfants dont l’épilepsie augmente malgré un traitement correctement suivi.

Le régime doit être absolument respecté pour être efficace. C’est ce qui peut poser problème chez les enfants, d’autant que les parents doivent constamment gérer séparément les repas de l’enfant.

De façon générale, cette méthode est très difficile à maintenir sur le long terme, mais c’est celle qui donne les meilleurs résultats.

De façon générale, cette méthode est très difficile à maintenir sur le long terme, mais c’est celle qui donne les meilleurs résultats en permettant d’améliorer la qualité de vie. On peut toutefois l’assouplir en se concentrant sur les triglycérides à chaînes moyennes (TCM) qu’on retrouve notamment dans le lait (vache et chèvre), le beurre et surtout dans l’huile de noix de coco.

À noter : cette méthode peut être employée conjointement à un traitement médicamenteux plus classique.

6. Prenez des compléments alimentaires contre l’épilepsie

Chez certains enfants, les crises d’épilepsie sont dues à un manque de vitamines. Si l'on compense judicieusement ce manque, les crises disparaissent peu à peu et l'on constate une normalisation de l’électroencéphalogramme.

Il faut aussi savoir que certains médicaments antiépileptiques entraînent cette baisse du taux de vitamines.

Parmi les compléments intéressants à privilégier, citons :

  • les oméga-3 qui participeraient à réduire la fréquence des crises ;
  • les vitamines du groupe B qui luttent contre la fatigue ;
  • la vitamine E qui permettrait de réduire les crises d’épilepsie ;
  • le magnésium ;
  • la mélatonine qui aiderait les personnes épileptiques en favorisant leur sommeil (ce qui limiterait le nombre de crises dues à la fatigue) ;
  • la coenzyme Q10, les études suggérant que ses bénéfices pourraient s’étendre à des pathologies aussi diverses que l’autisme, la dépression et les troubles bipolaires, ainsi qu’à la sclérose en plaques et l’épilepsie, donc.

Par ailleurs, des effets bénéfiques du safran dans les crises d’épilepsie ont également été mis en évidence dans plusieurs études.

7. Recourez à l'homéopathie

L’homéopathie peut être extrêmement efficace contre l’épilepsie, en particulier :

  • suite à une première crise ;
  • chez les enfants ;
  • dans certaines formes d’épilepsies spécifiques.

En revanche, il ne faut pas stopper brutalement un traitement médicamenteux (à cause de ses effets secondaires), surtout s'il est efficace, pour se tourner uniquement vers l'homéopathie.

Néanmoins, lorsque le traitement reste inefficace, l’homéopathie peut aussi constituer une alternative intéressante, pour cela consultez un homéopathe confirmé.

De façon générale

Plusieurs remèdes seront employés.

  • Prenez simultanément 3 granules de Cicuta virosa et de Oenanthe crocata en 7 CH, chaque matin au réveil.
  • Puis chaque midi prenez 3 granules d’Agaricus muscarius en 7 CH et 3 granules d’Hyoscyamus en 9 CH.
  • Enfin, le soir, prenez 3 granules de Zincum valerianicum en 7 CH.
  • Un soir par semaine, prenez une dose de Coriaria myrtifolia en 9 CH.

Plus spécifiquement

  • On note que Cicuta virosa 7 CH convient tout particulièrement pour les épilepsies généralisées avec :
    • des spasmes violents aggravés par les contacts, à la lumière et/ou par le bruit ;
    • une raideur qui s’accompagne de pâleur du visage ;
    • une désorientation qui s’accompagne d’un oubli complet de la crise.
  • Oenanthe crocata 7 CH est adapté chez les enfants :
    • dont la crise débute par une chute en arrière ;
    • avec un visage rouge et une transpiration marquée ;
    • avec une longue période d’inconscience suite à la crise ;
    • ou chez les femmes, lorsque les crises surviennent pendant les règles.
  • Artemisia vulgaris en 30 CH est intéressant chez les personnes jeunes qui :
    • présentent des crises à la puberté ou au cours des règles ;
    • déclenchent une crise après une frayeur.
  • Arum dracunculus 7 CH matin et soir chez les enfants et les nourrissons :
    • dont la crise est précédée de colère ou d’une irritabilité ;
    • les convulsions sont plus du côté droit, le côté gauche reste paralysé, la tête est renversée et les pupilles dilatées.
  • Kalium bromatum, 5 granules en 7 CH matin et soir, pour les adultes qui ont les mêmes symptômes que ceux vus précédemment pour les enfants et les nourrissons.

8. Soulagez vos crises par la phytothérapie

Il est également possible d'envisager de soulager les crises d’épilepsie avec les préparations phytothérapeuthiques suivantes :

  • Un mélange de miel (une cuillerée à café) et 3 gouttes de macération de fleurs de millepertuis (à se procurer en pharmacie, en magasin bio ou en herboristerie) à prendre le plus souvent possible.
  • Une infusion de passiflore bleue : une cuillerée à café de fleurs (ou de feuilles à défaut) pour une tasse d’eau bouillante à laisser infuser dix minutes (prendre trois tasses par jour en dehors des repas).
  • Une infusion d’avoine et de valériane : 3 g d’avoine et 3 g de racines de valériane à laisser infuser dix minutes dans 200 ml d’eau bouillante et à boire régulièrement.
  • Une infusion de poudre de pivoine : 10 g pour 90 ml d’eau bouillante à laisser infuser un quart d’heure et à boire régulièrement.

9. Pratiquez la méditation et le yoga

La méditation, qui consiste à concentrer son esprit sur le moment présent semble donner des résultats chez les adultes qui souffrent d’épilepsie.

Avec 20 minutes de méditation par jour, les crises seraient à la fois plus rares et plus courtes (l’électroencéphalogramme s’améliore également).

Le yoga permet notamment de réduire le stress et favorise la relaxation.

De façon générale, les techniques de relaxation sont efficaces aussi bien chez les enfants que chez les adultes.

Note : si vous pensez que l'épilepsie est causée par une mauvaise gestion de vos émotions, vous pouvez consulter un bio-décodeur qui vous aidera à remonter à la source de votre conflit pour stopper les crises d'épilepsie.

Ces pros peuvent vous aider